Intention 1
Établir les caractéristiques communes et distinctes des rapports sociaux au sein des nations autochtones vers 1500.
Des origines à 1608
Établir les caractéristiques communes et distinctes des rapports sociaux au sein des nations autochtones vers 1500.
Au 16e siècle, plusieurs peuples autochtones habitent et utilisent le territoire actuel du Québec, des peuples que l’on désigne aujourd’hui comme les Premières Nations. À ces Premières Nations s’ajoute la nation inuite, un peuple formé par des groupes nomades de la famille linguistique inuite-aléoute.
Peu importe si le mode de transmission de la parenté est matrilinéaire ou patrilinéaire, les femmes ont de nombreuses responsabilités au sein des Premières Nations et de la nation inuite. En effet, les femmes autochtones prennent part aux activités économiques et aux décisions qui concernent l’ensemble de la communauté.
Définir la pratique du don et du contre-don et expliquer le rôle de cette pratique et du partage dans les sociétés autochtones vers 1500.
Les peuples autochtones fondent leur organisation sociale sur l’appartenance à une lignée familiale et se regroupent entre descendants d’un même ancêtre. Pour organiser les rapports entre toutes ces personnes, les membres d’un clan iroquoien, d’une bande algonquienne ou d’une famille inuite valorisent le partage des biens. En effet, les membres d’une communauté partagent les denrées qu’ils récoltent et les objets qu’ils produisent, ce qui permet de répondre aux besoins des individus tout en atténuant les inégalités sociales au sein de la collectivité.
La culture du partage prend forme à travers la pratique du don et du contre-don, c’est-à-dire l’échange de ressources et d’objets entre les membres d’une communauté. Cette pratique valorise l’action de donner un bien à une autre personne, qui reconnait ensuite la générosité du donateur en lui redonnant à son tour un bien de son choix. La boucle se poursuit continuellement puisque les donateurs cherchent à entretenir une relation fondée sur une générosité réciproque.
En plus d’être à la base des relations au sein du groupe, le partage des biens permet d’éviter l’accumulation individuelle de richesses. La pratique du don et du contre-don assure un partage des ressources entre les membres d’un clan ou d’une famille, mais aussi à l’échelle de la bande ou du village. Une nation autochtone utilise donc les ressources disponibles sur son territoire, puis elle les redistribue aux membres de la communauté ou elle les échange avec d’autres nations selon les besoins de chacun.
Établir le rôle des chefs, le mode de prise de décisions et l’importance des ainés dans la vie publique des sociétés autochtones vers 1500.
Décrire les pratiques de transmission des connaissances dans l’éducation et la spiritualité des sociétés autochtones vers 1500.
L’organisation sociale des peuples autochtones favorise une prise en charge collective des enfants, ce qui veut dire que les parents, les oncles, les tantes et même les autres membres de la communauté participent à leur éducation. Ces derniers éduquent les enfants en fonction des rôles propres à leur mode de vie. Par exemple, la division des tâches en fonction des sexes se reflète dans l’éducation des garçons qui apprennent à chasser, à pêcher et à combattre, alors que les filles apprennent à cultiver, à cueillir et à transformer les ressources en outils et en vêtement. Toutes ces activités sont essentielles pour la survie et le fonctionnement de la communauté.
Les enfants contribuent peu à peu à ces activités en imitant les adultes, qui encouragent les plus jeunes à prendre des décisions par eux-mêmes. Chez les Inuits, les familles adoptent souvent un enfant qui provient de la même famille ou d’une autre famille de la communauté. Pour ces derniers, l’adoption représente un geste de générosité de la famille biologique envers la famille adoptive, qui permet d’ailleurs à l’enfant d’entretenir des liens avec ses parents biologiques.
Les peuples autochtones transmettent de génération en génération les croyances, les connaissances et les pratiques liées à leur organisation sociale. Pour ce faire, ils s’appuient notamment sur la tradition orale, c’est-à-dire la transmission de récits oraux concernant leur passé. Racontés par les ainés, ces récits permettent notamment de transmettre un savoir collectif qui comprend les histoires de création, les légendes ainsi que de partager aux nouvelles générations les connaissances à la base des activités de subsistance comme la chasse.
Les peuples autochtones comptent également sur la tradition chamanique pour transmettre les récits ainsi que les rituels liés à leur spiritualité. Les gardiens de cette tradition peuvent agir comme guides spirituels ou comme guérisseurs. Ils sont responsables de maintenir les relations de la communauté avec les esprits, de conduire les cérémonies religieuses ainsi que d’aider les personnes malades.
Au sein de nombreux peuples algonquiens, la personne qui occupe les rôles de guide spirituel et de guérisseur reçoit son éducation d’une société structurée nommée « Midewiwin » ou « Société de la grande médecine ». En plus d’enseigner les croyances et les pratiques liés à la spiritualité, les membres de ce groupe transmettent la connaissance des plantes que l’on retrouve sur le territoire et qui permettent de préparer des remèdes. À chaque étape de sa formation, un guérisseur reçoit un sac confectionné avec une peau d’animal qui reflète son grade et qui contient les outils et les herbes qu’il utilise au quotidien.