Intention 1
Décrire les contacts entre les Autochtones et les pêcheurs européens et déterminer les conséquences économiques, sociales et politiques de ces contacts.
Des origines à 1608
Décrire les contacts entre les Autochtones et les pêcheurs européens et déterminer les conséquences économiques, sociales et politiques de ces contacts.
Avant l’arrivée des Européens, les Innus se rendent fréquemment sur les côtes du Labrador pour pêcher et pour chasser le phoque. Ce mammifère marin fournit aussi une source d’alimentation aux Béothuks occupant l’ile que l’on nomme aujourd’hui Terre-Neuve. De l’autre côté du fleuve, les Mi'gmaqs qui occupent la Gaspésie se rendent à l’embouchure des rivières qui se jettent dans le golfe du Saint-Laurent pour pêcher les poissons qui peuplent ces cours d’eau. À partir du 16e siècle, ces peuples autochtones commencent à rencontrer des pêcheurs venus d’Europe pour exploiter les ressources des eaux côtières de l’Amérique du Nord.
Après 1497, la nouvelle de la découverte de bancs de morue au large de Terre-Neuve par l'explorateur Jean Cabot s'est répandue en Europe. Dès le début du 16e siècle, les pêcheurs européens sont de plus en plus nombreux à traverser l'océan Atlantique pour exploiter ces bancs de poissons. Ces pêcheurs normands, bretons et basques entreprennent de longs voyages pour tirer profit d’un poisson de plus en plus consommé en Europe en raison de la croissance démographique et de la célébration des fêtes religieuses. Au cours des décennies suivantes, les pêcheurs commencent aussi à chasser les baleines près des côtes du Labrador et à s’installer temporairement sur les rives du continent pour saler et sécher la morue afin d’en ramener davantage en Europe.
Dans la deuxième moitié du 16e siècle, des centaines de navires de pêche et environ 10 000 matelots parcourent le golfe du Saint-Laurent à chaque année, multipliant les rencontres et les échanges avec les Autochtones qui occupent le territoire. Ces contacts permettent aux Autochtones d’acquérir des objets qui proviennent d’Europe. Ils se procurent notamment des perles de verre européennes pour la confection de vêtements et de bijoux, car ils apprécient leurs qualités esthétiques et leur dureté.
Au fil du 16e siècle, l’intensification du commerce entre certaines Premières Nations et les pêcheurs installés sur les rives du continent permet aux produits européens de pénétrer les réseaux d’échange autochtones de l’Amérique du Nord. En effet, des nations algonquiennes acquièrent ces produits pour les échanger avec d’autres groupes algonquiens ou pour les transporter jusqu’aux Grands Lacs en vue de les proposer aux Hurons-Wendats. Les Inuits parcourent aussi les côtes du Labrador pour se procurer des objets comme des pointes en fer pour leurs harpons. Même si les Autochtones et les pêcheurs européens ne parlent pas une langue commune, ils développent une manière de communiquer par des signes et des mots pour désigner les objets échangés.
En parallèle, les pêcheurs ramènent en Europe de plus en plus de fourrures obtenues auprès des Autochtones. Ces fourrures sont prisées par les confectionneurs de chapeaux des villes européennes, qui tentent de répondre à la demande pour ce produit de luxe qui gagne en popularité. À la fin du 16e siècle, plusieurs navires français entrent dans le golfe du Saint-Laurent avec l’intention d’acquérir des fourrures, ce qui témoigne d’une organisation de plus en plus formelle de la traite des fourrures. Cette activité économique génère davantage de profits que celle de la pêche et elle motive les Français à s’aventurer plus loin dans le fleuve Saint-Laurent. Ces derniers fréquentent Tadoussac de façon régulière, où ils acquièrent des fourrures auprès des nations algonquiennes. Peu à peu, la traite des fourrures permet aux Français de financer leurs voyages transatlantiques, dont certains ont pour objectif de s’installer sur le territoire qu’occupent les Autochtones.