Intention
Caractériser et interpréter les conflits européens et les rivalités coloniales qui mènent à la guerre de la Conquête.
1608 - 1760
Caractériser et interpréter les conflits européens et les rivalités coloniales qui mènent à la guerre de la Conquête.
Les 17e et 18e siècles sont marqués par d’importantes tensions entre les différents royaumes européens qui cherchent à étendre leur territoire pour accroitre leur prestige et leur puissance. Cette volonté d’expansion territoriale se manifeste en Europe comme dans les Amériques, où la France et la Grande-Bretagne établissent des colonies. Lorsque les tensions entre les puissances européennes se transforment en guerres, les colonies sont également en guerre puisqu'elles sont dépendantes de leur métropole au plan politique.
À l’issue des guerres qui se déroulent simultanément en Europe et en Amérique, les colonies ont peu de contrôle sur la négociation des traités de paix. En effet, ce sont les métropoles qui négocient et qui signent ces traités, ce qui leur permet de décider du sort des territoires coloniaux sans consulter les dirigeants de la colonie. Par exemple, le traité d'Utrecht qui met fin à la guerre de Succession d’Espagne en 1713 force la Nouvelle-France à céder des territoires comme Terre-Neuve, l’Acadie et la Baie d’Hudson à la Grande-Bretagne.
Les conflits entre les métropoles d’Europe engendrent des guerres entre les colonies d’Amérique. Cela dit, les guerres intercoloniales dépendent aussi des rivalités entre la Nouvelle-France et les Treize colonies. Ces rivalités découlent entre autres de l’occupation du territoire. Par exemple, l’emprise politique et commerciale qu'exercent les Français sur la région des Grands Lacs et la vallée de l’Ohio limite l’expansion des Treize colonies. Les colonies britanniques convoitent ces territoires pour continuer à s’étendre vers l’ouest en fournissant des terres aux colons dont le nombre augmente rapidement. En effet, la population des Treize colonies passe de 111 935 à 1 593 625 personnes entre 1670 et 1760.
L’intensification des guerres intercoloniales conduit la Nouvelle-France et les Treize colonies à utiliser différentes stratégies pour se défendre l’une de l’autre ou pour engager le combat. Par exemple, la colonie française compte sur les armes à feu comme le mousquet et sur les soldats de métier en provenance de la métropole. Le gouvernement royal constitue aussi des milices composées d’habitants de la Nouvelle-France. Ces miliciens ne sont pas des soldats professionnels, mais plutôt des fermiers ou des artisans que l’on mobilise pour la guerre de façon temporaire. Malgré leur manque d’entrainement, les miliciens maitrisent certaines tactiques de guerre autochtones comme les raids, ce qui peut procurer un avantage militaire aux Français face aux Britanniques.
Afin de protéger la Nouvelle-France des incursions anglaises, les dirigeants de la colonie française ordonnent la construction de forts à différents lieux clés sur le territoire. Ces fortifications sont dispendieuses, mais elles permettent de freiner les attaques ennemies. De plus, les forts servent de lieux d’échanges commerciaux avec les communautés autochtones à proximité. Les Britanniques perçoivent les fortifications françaises comme une menace pour leur commerce avec les Premières Nations et pour la sécurité des établissements anglais. Au 18e siècle, les tensions s’accentuent dans les régions frontalières entre la Nouvelle-France et les Treize colonies, où les colons français et britanniques sont de plus en plus victimes d’attaques.