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Récitus Histoire
Récitus Histoire

1840 - 1896

La Politique nationale
Politique nationale

1. La Politique nationale

La crise économique de 1873

Source : Auteur inconnu, « La panique, Foule devant la Quatrième Banque nationale, New York », Frank Leslie's Illustrated Newspaper, 4 octobre 1873, p. 67, en ligne sur Library of Congress, LOT 4402, 2002723398. Licence : domaine public.

La crise économique de 1873

En mai 1873, l’effondrement des bourses et les faillites de banques en Europe et aux États-Unis donnent lieu à la première crise économique d’envergure mondiale. Ce ralentissement économique touche le Québec dès 1874 sous la forme de baisses de prix importantes, ce qui a pour effet d’entrainer une diminution de la production, une augmentation du chômage et de nombreuses faillites.

Même dans les cas où les industries arrivent à poursuivre leur production, leur capacité à vendre leurs produits aux consommateurs est limitée. En effet, depuis la fin du traité de réciprocité avec les États-Unis en 1866, les manufacturiers canadiens ont davantage de difficulté à vendre leurs produits sur le marché américain et la crise de 1873 ne fait qu’accentuer ce problème. Certains producteurs ont même du mal à vendre leur marchandise dans les autres provinces du Canada puisque le développement des infrastructures de transport est alors insuffisant.

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En résumé

L’industrie canadienne fait face à la concurrence de l'industrie américaine, qui vend un grand nombre de produits à faible coût sur le marché canadien. Les produits canadiens sont souvent plus chers que ceux fabriqués aux États-Unis, et donc moins prisés par les consommateurs.

Les conservateurs de John A. Macdonald et la Politique nationale

Source : Auteur inconnu, John A. Macdonald (vers 1880), Bibliothèque et Archives Canada, MIKAN 5029574. Licence : domaine public.

Les conservateurs de John A. Macdonald et la Politique nationale

En parallèle à la crise économique de 1873, les libéraux gagnent les élections fédérales et forment le gouvernement canadien. Partisans du libre-échange, les libéraux font peu pour enrayer les effets de la crise et ils pratiquent une politique de laisser-faire économique qui n’améliore pas la situation. L’inaction des libéraux leur fait perdre l’appui des électeurs et le soutien du secteur manufacturier de Montréal et Toronto.

L’élection fédérale de 1878 se joue donc sur les enjeux économiques. John A. Macdonald, chef des conservateurs, choisit de se tourner vers le protectionnisme sous l’influence d’importants industriels montréalais. Les conservateurs font campagne en prônant une Politique nationale et remportent haut la main les élections canadiennes. L'objectif de la Politique nationale est de favoriser la croissance économique du Canada.

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En résumé

Décrire l’objectif et les mesures de la Politique nationale.

1.1. L'OBJECTIF ET LES MESURES DE LA POLITIQUE NATIONALE

Le régime fédéral et la création d'un marché intérieur canadien

Source : Service national du RÉCIT, domaine de l'univers social. Licence : Creative Commons (BY-NC-SA).

1.1. L'OBJECTIF ET LES MESURES DE LA POLITIQUE NATIONALE

Arrivé au pouvoir en 1878, le gouvernement de John A. Macdonald élabore sa Politique nationale afin de développer le marché intérieur, de soutenir l’essor de l’industrie locale et d’encourager la diversification de l’économie canadienne.

Pour soutenir le développement économique, le gouvernement de Macdonald décide d’abord de protéger les entreprises canadiennes en instaurant un tarif douanier. Pour atteindre son objectif, ce gouvernement poursuit également la construction du réseau de transport transcontinental et la colonisation de l’Ouest.

La politique tarifaire

La Politique nationale de John A. Macdonald

Traduction du haut vers le bas : Manufacturiers américains, Politique nationale, Ouvrier canadien (gauche), Agriculteur canadien (droite), Profits, Publié par la Ligue industrielle pour une distribution gratuite.

Source : Auteur inconnu, Caricature sur la Politique nationale et les manufacturiers américains (vers 1879), Bibliothèque et Archives Canada, MIKAN 2957613. Licence : domaine public.

La politique tarifaire

L’augmentation des tarifs douaniers est une politique protectionniste qui vise à faire augmenter le prix des produits américains en y ajoutant une taxe d’importation. Ceci a pour but de rendre les produits fabriqués au Canada comparativement moins dispendieux, et donc plus attrayants, aux yeux des consommateurs. En 1879, les conservateurs de John A. Macdonald parviennent à imposer des droits de douane variant environ entre 10 % et 40 % sur les produits en provenance des États-Unis. Par exemple, une couverture qui se vend 1 dollar aux États-Unis coûte désormais 1,40 dollar au Canada, un 0,40 $ supplémentaire qui ne reviendra pas au producteur, mais plutôt au gouvernement canadien.

En résumé

En plus de couper court à la concurrence américaine, cette nouvelle politique tarifaire génère aussi des revenus supplémentaires pour le gouvernement puisque c’est à lui que reviennent les taxes perçues sur les produits importés.

Le développement ferroviaire

Source : Service national du RÉCIT, domaine de l'univers social. Licence : Creative Commons (BY-NC-SA).

Le développement ferroviaire

Texte et image : Avec les droits de douane

Source : Gendarmerie royale du Canada, Quelques-uns des employés du Chemin de fer Canadien Pacifique près de Donald (Colombie-Britannique), la journée où le dernier crampon a été posé. Les employés attendent le train qui les conduira dans l'Est (1885), Bibliothèque et Archives Canada, MIKAN 5015370. Licence : domaine public.

Texte et image : Avec les droits de douane

Avec les droits de douane supplémentaires qu’il encaisse, le gouvernement fédéral est en mesure de financer des projets d'envergure comme la construction du chemin de fer transcontinental. Le gouvernement de John A. Macdonald avait amorcé ce projet en 1872, mais un scandale de corruption avait abruptement mis fin aux démarches et forcé son parti à démissionner. Macdonald reprend le projet en 1881 en confiant la construction à la Compagnie du chemin de fer du Canadien Pacifique.

Complété en 1885 grâce au travail acharné des ouvriers, ce chemin de fer reliant Montréal et Vancouver aura coûté 62 millions de dollars et 100 000 kilomètres carrés de terres au gouvernement canadien. Le chemin de fer transcontinental du Canadien Pacifique s’ajoute à d’autres infrastructures qui avaient été développées dans les années 1870, comme la construction de canaux pour le transport fluvial ainsi que la complétion du chemin de fer Intercolonial qui relie le Nouveau-Brunswick et la Nouvelle-Écosse au Canada central.

En résumé

Ces infrastructures de transport permettront d’acheminer efficacement les matières premières et les produits manufacturés dans l’ensemble du Canada tout en favorisant le déplacement des individus vers des régions autrefois difficiles d’accès.

La colonisation des terres de l'Ouest

Source : Auteur inconnu, Colons hollandais défrichant des buissons avant de labourer leur nouvelle terre (entre 1886 et 1950), Bibliothèque et Archives Canada, MIKAN 3624224. Licence : domaine public.

La colonisation des terres de l'Ouest

La fin de la construction du chemin de fer Canadien Pacifique est un élément important pour soutenir la politique de colonisation de l’Ouest initiée par le gouvernement fédéral dans la décennie précédente. Maintenant dotée d’une voie d’accès efficace, cette région peut notamment désormais espérer attirer davantage de colons en vertu de la Loi des terres fédérales en vigueur depuis 1872. Pour y parvenir, le gouvernement mise alors sur la migration des individus vivant à l’est du pays et sur une immigration massive venue d’Europe.

Texte et Genially

Dans les années 1870, les provinces et territoires de l’Ouest nouvellement ajoutés à la fédération ne comptent qu’un peu plus de 75 000 habitants, mais cette région atteint une population de 350 000 personnes en 1891. Ceci dit, le développement de l’Ouest se réalise plus lentement que prévu puisqu’il faut attendre 1896 pour y voir une véritable immigration de masse. Il n’en demeure pas moins que les colons qui s’y installent participent à l’économie entre autres en produisant des céréales destinées au marché canadien et à l’exportation.

En résumé

Le développement de cette région et l'accroissement de sa population créent également un nouveau marché, ce qui s’avère profitable pour les industries du pays.

1.2 LES RETOMBÉES ÉCONOMIQUES DE LA POLITIQUE NATIONALE

Source : Service national du RÉCIT, domaine de l'univers social. Licence : Creative Commons (BY-NC-SA).

1.2 LES RETOMBÉES ÉCONOMIQUES DE LA POLITIQUE NATIONALE

Les historiens ne s’entendent pas à savoir si la Politique nationale était ou non une réussite. On peut cependant affirmer que plusieurs manufactures canadiennes profitent de l’application des mesures tarifaires, du développement du transport et de la colonisation de l’Ouest. La production est relancée et connait une certaine croissance dans des secteurs manufacturiers comme le textile, la métallurgie, le cuir, et le tabac. Cet essor industriel se produit néanmoins de manière inégale à travers le Canada. Le Québec et l’Ontario en sont les principaux bénéficiaires, tandis que les Maritimes et la Colombie-Britannique, dont l’économie n’est pas basée sur la production manufacturière, en tirent peu profit.

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