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Récitus Histoire
Récitus Histoire

1945 - 1980

L’économie sous Duplessis
Période duplessiste

2. L’économie sous Duplessis

Après la Seconde Guerre mondiale,

Source : Neuville Bazin, Première pelletée de terre des travaux à Sillery par Maurice Duplessis (1948), Bibliothèque et Archives nationales du Québec, E6,S7,SS1,P66266. Licence : Creative Commons (BY-NC-ND). 

Après la Seconde Guerre mondiale,

Après la Seconde Guerre mondiale, de plus en plus de pays occidentaux adoptent des politiques inspirées du keynésianisme pour encadrer le capitalisme et pour planifier le développement économique. Au Québec, le gouvernement de Duplessis continue plutôt d’adopter des mesures fondées sur le laisser-faire économique puisqu’il cherche à limiter l’intervention de l’État.

Le gouvernement unioniste privilégie ainsi un libéralisme économique qui laisse aux entreprises privées le soin de développer l’économie québécoise et qui favorise ces entreprises lors des conflits de travail. Sous Duplessis, l’État québécois multiplie tout de même les interventions pour appuyer la modernisation de l'agriculture, un processus amorcé depuis plusieurs décennies.

Intention 2.1

Comprendre comment se traduit le libéralisme économique dans le gouvernement de Duplessis.

2.1 LES INVESTISSEMENTS ÉTRANGERS ET LA CONTINENTALISATION DE L'ÉCONOMIE

À l’instar de ses prédécesseurs, le gouvernement de Duplessis s’appuie sur le libéralisme économique pour attirer les entreprises étrangères. Pour ce faire, il accorde à ces entreprises des concessions forestières et minières à bas prix, leur assure des niveaux de taxation faibles et leur laisse une grande liberté d’action. De plus, il prend en charge le cout de certaines infrastructures pour faciliter l’exploitation des ressources, par exemple en construisant des routes. Enfin, il maintient le salaire minimum et les charges sociales à des niveaux peu élevés, tout en réglementant peu les normes du travail.

Discours de Maurice Duplessis sur le libéralisme économique
Source : Le Réveil rural, 1er janvier 1950, Société Radio-Canada, 02:51-03:50. Licence : enregistrement utilisé avec la permission de la Société Radio-Canada, tous droits réservés.

Image et texte : En créant des conditions favorables

Source : Lavoie, Entrepôts de matériaux de la Compagnie pour la construction du chemin de fer, Sept-Îles (1951), Bibliothèque et Archives nationales du Québec, E6,S7,SS1,P86739. Licence : Creative Commons (BY-NC-ND).

Image et texte : En créant des conditions favorables

En créant des conditions favorables pour les entreprises étrangères, le gouvernement de Duplessis stimule leurs investissements dans l’économie québécoise. Entre 1946 et 1960, ces investissements triplent, passant de 7 128 millions de dollars par année à 22 214 millions par année.

Au cours de la période duplessiste, la majorité des investissements étrangers au Québec proviennent des États-Unis. Les politiques libérales du gouvernement unioniste expliquent en partie cette domination des capitaux américains, mais le contexte mondial permet aussi de comprendre leur prépondérance dans l’économie québécoise.

Texte : D’une part, pendant la Seconde Guerre mondiale

D’une part, pendant la Seconde Guerre mondiale, l’économie nord-américaine est devenue de plus en plus autonome et autosuffisante. Cette continentalisation de l’économie renforce la dépendance des économies canadiennes et québécoises envers l’économie américaine. Après la guerre, ce phénomène s’accentue puisque les pays alliés européens, bien qu’ils soient sortis victorieux du conflit, doivent consacrer leurs ressources financières à la reconstruction de l’Europe. Affaiblis financièrement, ces pays ne sont pas en mesure d’investir à l’étranger, ce qui stimule les échanges commerciaux entre le Canada et les États-Unis et qui encourage l’intégration économique des marchés nord-américains.

Texte et image : D’autre part, la guerre froide stimule

Source : Auteur inconnu, Dépôt de minerai de fer (ilménite) à la compagnie Iron Ore à Sept-Îles (entre 1949 et 1960), Bibliothèque et Archives nationales du Québec, P60,S1,SS1,P6. Licence : image utilisée avec la permission de BAnQ, tous droits réservés.

Texte et image : D’autre part, la guerre froide stimule

D’autre part, la guerre froide stimule la demande pour les ressources naturelles du Canada et du Québec. En effet, dans la perspective d’un conflit armé avec la Russie, les États-Unis veulent s’assurer de posséder des réserves de matières premières suffisantes. Ces derniers importent ainsi de plus en plus de ressources pétrolières canadiennes et de ressources minières québécoises, ce qui incite de nombreuses entreprises américaines à s’établir en sol québécois pour exploiter les ressources convoitées.

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L'exploitation des ressources naturelles

L'exploitation des ressources naturelles en 1960

Légende :

  • Ressources exploitées : Or, Fer, Amiante, Cuivre, Zinc, Alumineries, Usines de pâtes et papiers
  • Infrastructures : Ports minéraliers

Source : Service national du RÉCIT, domaine de l’univers social. Licence : Creative Commons (BY-NC-SA).

L'exploitation des ressources naturelles

Plusieurs des secteurs d’exploitation qui s’étaient développés lors de la deuxième phase d’industrialisation demeurent des pôles économiques importants au Québec. C’est le cas par exemple des pâtes et papiers, de l’hydroélectricité, de l’aluminium, de l’amiante, de l’acier et d’autres métaux tels que le cuivre, l’or, l’argent ou le zinc. D’autres secteurs émergent sous l’impulsion des demandes américaines, dont le fer et le titane.

Intention 2.2

Décrire les relations du gouvernement de Duplessis avec les syndicats.

2.2 LES CONFLITS DE TRAVAIL

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Les grèves des années 1940 et 1950

Source : Auteur inconnu, Grève de l’amiante (1949), Centre d'archives de la région de Thetford, Fonds Famille Gérard Chamberland (Donateur : Angèle Chamberland). Licence : image utilisée avec la permission du Centre d'archives de la région de Thetford, tous droits réservés.

Les grèves des années 1940 et 1950

Les grèves de l’amiante à Asbestos en 1949, du textile à Louiseville en 1952 et du cuivre à Murdochville en 1957 marquent une génération de travailleurs québécois. En effet, ces grèves témoignent de la mainmise de l’entreprise privée sur les relations de travail et du soutien que Maurice Duplessis accorde au patronat. Lors de ces conflits de travail, les employeurs ont parfois recours à des briseurs de grève, c’est-à-dire des travailleurs embauchés pour remplacer ceux qui ont décidé de faire la grève.