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Récitus Histoire
Récitus Histoire

1896 - 1945

 Les impérialistes et les nationalistes
Politique canadienne

1. Les impérialistes et les nationalistes

Intentions

Identifier les caractéristiques des idéologies nationalistes au tournant du 20e siècle.

Texte et vidéo : Au tournant du 20e siècle

Au tournant du 20e siècle, le Canada fait partie d’un vaste empire qui s’étend jusqu’aux confins du monde : des Caraïbes à l’Afrique, du Moyen-Orient à l’Asie du Sud-Est, jusqu’aux Indes et en Australie. Depuis l’adoption de l’Acte de l’Amérique du Nord britannique en 1867, le Dominion du Canada exerce sa pleine autonomie en matière de politique intérieure, ce qui inclut des champs de compétence comme l’impôt, la monnaie ou les droits de douane. Toutefois, il demeure une possession britannique et sa politique extérieure est la responsabilité de Londres, c’est-à-dire tout ce qui touche au commerce extérieur ou aux relations internationales.

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Intentions 1.1

Identifier la position des impérialistes et des nationalistes canadiens-français sur la guerre des Boers.

1.1 LA GUERRE DES BOERS (1899-1902) ET L’AUTONOMIE DU CANADA

Le sud de l'Afrique lors de la guerre des Boers (1899-1902)

Territoires britanniques : Rhodésie, Protectorat du Bechuanaland, Colonie du Cap, Basutoland, Natal, Zululand. Ils encerclent presque complètement les territoires afrikaners.

Territoires afrikaners : Transvaal, Swaziland, État libre d'Orange.

Source : Service national du RÉCIT, domaine de l’univers social. Licence : Creative Commons (BY-NC-SA).

1.1 LA GUERRE DES BOERS (1899-1902) ET L’AUTONOMIE DU CANADA

Au début du 20e siècle, l’Empire britannique cherche à consolider sa prédominance sur les territoires qu’il contrôle et sur les autres puissances européennes. Cet impérialisme l’entraine dans des conflits armés pour lesquels il demande l’aide de ses colonies ou de ses dominions, dont le Canada. Ce dernier dépend toujours du Royaume-Uni en matière de politique extérieure, mais le gouvernement canadien conserve néanmoins la liberté de déterminer s’il souhaite ou non participer activement aux conflits britanniques.

Au Canada, le déclenchement de la guerre des Boers en Afrique du Sud met en lumière les divisions qui existent entre les nationalistes canadien-français et les impérialistes. En 1899, le Royaume-Uni, qui convoite les ressources d’or et de diamants des républiques afrikaners (aussi appelés boers), déplace des troupes près de leur frontière. La guerre des Boers s’amorce lorsque les Afrikaners attaquent les avant-postes britanniques. La participation du Canada à cette guerre fait l’objet d’un vif débat.

Les débats entre impérialistes et nationalistes

Pour les nationalistes canadien-français, il est hors de question que les Canadiens participent à cette guerre pour venir en aide au Royaume-Uni. Henri Bourassa, qui incarne l’opinion publique francophone, s’y oppose farouchement étant donné que cette guerre ne concerne en rien le Canada et qu’il juge que la volonté du Royaume-Uni de mettre la main sur les ressources des Afrikaners est illégitime. De leur côté, les impérialistes exercent des pressions sur le gouvernement fédéral pour qu’il participe à l’intervention militaire de l’Empire britannique en Afrique du Sud, comme le demande la métropole. Selon eux, le Canada bénéficie de la puissance de l’Empire britannique au niveau politique et économique. Il a donc tout intérêt à le soutenir.

Wilfrid Laurier, premier ministre du Canada entre 1896 et 1911, n’est pas favorable à une participation canadienne, mais il tente de composer avec les positions divergentes des nationalistes canadien-français et des impérialistes. En fin de compte, le gouvernement libéral de Laurier propose un compromis : le Canada enverra des troupes composées uniquement de volontaires.

La participation canadienne à la guerre des Boers

Source : Arthur H. Hider, Canadiens à la bataille de Paardeberg (1901), Bibliothèque et Archives Canada, MIKAN 2993542. Licence : domaine public.

La participation canadienne à la guerre des Boers

Au total, près de 8 000 soldats canadiens servent au sein de l’armée britannique. La guerre des Boers se termine en 1902 par la défaite des Afrikaners ainsi que par l’annexion de la république du Transvaal et de l’État libre d’Orange à l’Empire britannique. En participant à cette guerre étrangère en envoyant des soldats volontaires, le Canada s’implique dans les grands enjeux géopolitiques internationaux pour la première fois de son histoire.

Durant son mandat, le gouvernement de Laurier trouve d’ailleurs plusieurs compromis entre les positions impérialistes et nationalistes en ce qui concerne les relations du Canada avec l’Empire britannique. Ce gouvernement souhaite conserver les liens impériaux préexistants, tout en permettant au Canada de développer progressivement une plus grande autonomie.

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Intentions 1.2

Identifier la position des impérialistes et des nationalistes canadiens-français sur la Loi sur le service naval.

1.2 LA LOI SUR LE SERVICE NAVAL (1910) ET L’AUTONOMIE DU CANADA

Source : Auteur inconnu, H.M.C.S. "Algerine", Pacific (Esquimalt) Station (entre 1914 et 1918), Bibliothèque et Archives Canada, MIKAN 3399834. Licence : domaine public.

1.2 LA LOI SUR LE SERVICE NAVAL (1910) ET L’AUTONOMIE DU CANADA

Au début du 20e siècle, la défense des côtes canadiennes est assurée par la marine militaire britannique. Or, la suprématie de cette dernière décline puisque les forces armées allemandes lui livrent une compétition de plus en plus féroce. En 1910, le gouvernement fédéral de Wilfrid Laurier décide donc d’adopter la Loi sur le service naval qui donne naissance à une marine militaire canadienne composée à l’origine de deux croiseurs. Ce faisant, le Canada prend le relai de la protection de ses côtes, ce qui permet à la Royal Navy de se concentrer sur la défense du Royaume-Uni contre l’Allemagne.

La création d’une marine de guerre canadienne renforce l’autonomie du Canada en matière de politique extérieure. Or, la Loi sur le service naval est source de débat entre les impérialistes et les nationalistes canadien-français.

Selon les partisans de l’Empire britannique, la loi du gouvernement Laurier n’en fait pas assez. Ils auraient souhaité que le Canada se dote d’une flotte de plus grande envergure et qu’il vienne financièrement en aide à la Royal Navy. Pour leur part, les nationalistes canadiens-français croient qu’une marine de guerre n’est pas nécessaire pour défendre le Canada. Ils pensent plutôt que des navires d’une telle puissance ne serviront qu’à être mobilisés par le Royaume-Uni dans des conflits étrangers au Canada, ce qu’ils estiment ne pas être souhaitable.

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