Consigne
Comprendre et distinguer les caractéristiques des groupes sociaux de la seconde moitié du 19e siècle.
1840 - 1896
Comprendre et distinguer les caractéristiques des groupes sociaux de la seconde moitié du 19e siècle.
Au 19e siècle, la première phase d'industrialisation transforme l’économie et les rapports entre les groupes qui forment la société. En effet, le capitalisme industriel accentue les disparités économiques entre les groupes sociaux, qui s’adaptent à leur réalité en comptant sur l’accumulation de richesse ou l'obtention d’un salaire. Plusieurs individus peinent toutefois à combler leurs besoins, ce qui les pousse à lutter pour améliorer leurs conditions de vie.
Le capitalisme fait émerger un nouveau groupe social, la bourgeoisie industrielle. Cette élite est plutôt urbaine, anglophone et protestante, mais plusieurs francophones en font également partie. Elle détient les moyens de production et le capital. Elle contrôle la finance, le commerce, l'industrie et ses membres s’impliquent en politique. Plusieurs immigrants provenant du Royaume-Uni, parviennent à se tailler une place de choix dans ce groupe social. Enfin, les femmes de la bourgeoisie industrielle assument un rôle social par le financement d’organisations charitables qui offrent de l’aide aux personnes démunies.
Cette classe rassemble les membres des professions libérales, mais aussi les marchands et les membres du clergé. La bourgeoisie professionnelle, dont l’existence se consolide au cours du 19e siècle, est composée en bonne partie de francophones. Ils vivent autant dans les milieux urbains que ruraux. Quant aux femmes de la bourgeoisie professionnelle qui ont reçu une instruction, elles sont actives dans le milieu culturel. Elles s’investissent notamment dans le domaine de l’écrit ou de l’éducation, devenant journalistes, écrivaines, professeures, artistes, etc.
Héritiers des artisans de l’ère préindustrielle, les ouvriers qualifiés disposent d’un savoir-faire les rendant capables de réaliser des tâches particulières comme la manipulation des machines d’impression par les typographes. Parmi les ouvriers qualifiés, plusieurs proviennent d’Angleterre ou d’Écosse. Ils trouvent rapidement des emplois dans les manufactures. Plus recherchés et plus difficiles à remplacer en raison de leurs compétences, ils ont un plus grand poids de négociation auprès de leurs patrons. Dès le début du 19e siècle, des travailleurs qualifiés se regroupent en fonction de leurs corps de métiers afin de défendre leurs intérêts. Ils fondent ainsi les premières associations ouvrières du Québec, ancêtres des syndicats.
Apparus avec l’industrialisation, les ouvriers non qualifiés sont employés dans les manufactures des villes. Ces ouvriers et ouvrières sans formation travaillent dans des conditions de travail difficiles et disposent de peu de droits parce qu’ils sont facilement remplaçables. Ces travailleurs sont surtout Canadiens français et Irlandais. Fuyant la Grande famine d’Irlande (1845-1852), les Irlandais forment une main-d'œuvre bon marché dans les chantiers de construction à Montréal, dans l’industrie du bois en Mauricie, et dans la construction navale à Québec. À la fin du siècle, des Juifs d’Europe de l’est et des Italiens s’ajoutent à ce groupe.
À mesure que s’industrialise le Canada dans la seconde moitié du 19e siècle, beaucoup d’enfants non scolarisés sont engagés pour travailler dans les manufactures des villes. Ceux-ci sont encore moins bien payés que les femmes et ils occupent des emplois où leur petite taille est un atout. Leur nombre diminue toutefois à mesure que la fréquentation scolaire augmente progressivement, surtout après 1870, alors que plusieurs écoles sont ouvertes au Québec.
Les agriculteurs représentent une grande partie de la population. Si certains exploitants agricoles sont prospères et jouissent de vastes étendues de terre à cultiver, d’autres agriculteurs possèdent de plus petites terres, ce qui les voue à une vie modeste. À mesure que l’agriculture se mécanise, la production des cultivateurs se destine principalement au marché. Plusieurs agriculteurs ne possèdent pas leur propre lopin de terre, les obligeant à aller de ferme en ferme en quête de travail salarié. Dans les régions comme l’Outaouais, la Mauricie et le Saguenay, les agriculteurs tirent un revenu d’appoint de l’exploitation forestière durant la saison hivernale.
Les seigneurs font partie de l’élite de la société canadienne depuis le Régime français. Ils tirent leurs revenus de l’exploitation de leur seigneurie et forment une noblesse locale jouissant d’un fort prestige. Toutefois, leur pouvoir décline à mesure qu’émerge le capitalisme industriel auquel ils participent peu. Ce qui restait de leurs privilèges disparait en 1854 avec l’abolition du régime seigneurial. En contrepartie, le gouvernement remet une somme considérable aux seigneurs. Par ailleurs, les seigneurs demeurent propriétaires de leur domaine et des terres qu’ils n’ont pas concédées.
Le terme « Autochtones » englobe trois groupes distincts : les Premières Nations, les Inuits et les Métis. Les Premières Nations regroupent l’ensemble des premiers peuples d’Amérique du Nord. Les Inuits forment une nation qui vit dans l’Arctique canadien. Les Métis sont les descendants d’unions mixtes entre des membres Premières Nations et des colons d’origine européenne. Ceux-ci forment la Nation métisse qui occupe la région des Prairies depuis le 18e siècle.