Aller au contenu principal
Récitus Histoire
Récitus Histoire

1945 - 1980

L’État québécois et le domaine politique
Révolution tranquille

3. L’État québécois et le domaine politique

Texte et carte : Dans la foulée de la Révolution tranquille

Les régions administratives du Québec

1 - Bas-Saint-Laurent / 2 - Saguenay-Lac-Saint-Jean / 3 - Capitale-Nationale / 4 - Mauricie / 5 - Estrie / 6 - Montréal / 7 - Outaouais / 8 - Abitibi-Témiscaminque / 9 - Côte-Nord / 10 - Nord-du-Québec / 11 - Gaspésie-Iles-de-la-Madeleine / 12 - Chaudières-Appalaches / 13 - Laval / 14 - Lanaudière / 15 - Laurentides / 16 - Montérégie / 17 - Centre-du-Québec.

Source : Judicieux, Carte des Régions administratives du Québec (2016), Wikimedia Commons. Licence : Creative Commons (BY-SA). Carte modifiée par le service national du RÉCIT, domaine de l’univers social

Texte et carte : Dans la foulée de la Révolution tranquille

Dans la foulée de la Révolution tranquille, les politiques sociales progressistes et l’intervention économique de l’État québécois accélèrent la modernisation du Québec. Pour étendre la portée de cette modernisation, le gouvernement québécois découpe la province en dix régions administratives en 1966. Avec ces régions administratives, le gouvernement provincial cherche à planifier le développement économique et à instaurer les mesures sociales sur l’ensemble du territoire occupé par la population québécoise. De nos jours, le Québec est divisé en 17 régions administratives.

Pour assurer la continuité de la modernisation dans le temps, le gouvernement québécois entreprend une réforme de ses institutions démocratiques, qui deviennent le porte-voix d’un plus grand nombre de Québécois. En parallèle, l’élaboration de politiques canadienne et québécoise sur les droits et les libertés de la personne témoigne du changement dans les mentalités qui caractérise la modernisation du Québec.

Intention 3.1

Comprendre que la réforme de certaines institutions démocratiques contribue à la modernisation du Québec.

3.1 LA RÉFORME DES INSTITUTIONS DÉMOCRATIQUES QUÉBÉCOISES

Source : Gilles Langevin, Élection scolaire. Résultat de scrutin. Éducation - Québec. Hull (1972), Bibliothèque et Archives nationales du Québec, E6,S7,SS1,D721139-721149. Licence : Creative Commons (BY-NC-ND).

3.1 LA RÉFORME DES INSTITUTIONS DÉMOCRATIQUES QUÉBÉCOISES

Au moment où les enfants nés durant le bébé-boum commencent à atteindre l’âge adulte, le gouvernement québécois amorce une réforme des institutions démocratiques. En plus de représenter un électorat substantiel pour les partis politiques, plusieurs politiciens perçoivent la génération issue du bébé-boum comme un élément essentiel de la modernisation du Québec. Dès 1963, le gouvernement de Jean Lesage adopte une loi qui abaisse l’âge du droit de vote de 21 à 18 ans aux élections provinciales. Le but de cette loi est d’initier les jeunes adultes à la vie démocratique, mais aussi de mobiliser le vaste électorat que forme la jeunesse québécoise.

Tandis que le bébé-boum rajeunit l’électorat québécois, l’urbanisation renforce le poids démographique des agglomérations urbaines. Malgré l’augmentation du nombre d’électeurs et d’électrices dans la région métropolitaine, leur représentation politique ne change pas à l’Assemblée législative. Le gouvernement provincial entreprend ainsi une refonte de la carte électorale pour refléter l’évolution démographique de la population québécoise. Cette refonte mène à la création de treize nouvelles circonscriptions en 1965, ce qui dote l’île de Montréal de onze députés additionnels et qui améliore la représentation de l'électorat urbain à l’Assemblée législative.

Alors que le système électoral devient plus démocratique 2 images

Alors que le système électoral devient plus démocratique, le droit de veto que le Conseil législatif détient sur l’Assemblée législative perd sa légitimité auprès des députés provinciaux et de l’électorat québécois. En 1968, le gouvernement de l’Union nationale poursuit donc la réforme des institutions démocratiques avec l’abolition du Conseil législatif, ce qui dote le Québec d’un système parlementaire à une seule chambre élue. Désormais nommée Assemblée nationale, cette chambre forme le Parlement du Québec avec le lieutenant-gouverneur, qui représente la couronne britannique au palier provincial.

Alors que le système électoral devient plus démocratique 2 images

Acte de l'Amérique du Nord britannique de 1867

La couronne nomme le lieutenant-gouverneur / Le gouverneur nomme le Conseil législatif / Le Premier ministre recommande les membres du Conseil législatif / Le Premier ministre et les ministres forment le Conseil exécutif. Ils sont issus du parti majoritaire à l'Assemblée législative. / La population du Québec élit l'Assemblée législative.

Source : Service national du RÉCIT, domaine de l’univers social. Licence : Creative Commons (BY-NC-SA).

Alors que le système électoral devient plus démocratique 2 images

Abolition du Conseil législatif en 1968

La couronne nomme le lieutenant-gouverneur / Le Conseil législatif est aboli / Le Premier ministre et les ministres forment le Conseil exécutif. Ils sont issus du parti majoritaire à l'Assemblée législative. / La population du Québec élit l'Assemblée législative.

Source : Service national du RÉCIT, domaine de l’univers social. Licence : Creative Commons (BY-NC-SA).

Texte : En 1977, afin de rendre

En 1977, afin de rendre le système électoral plus transparent, le gouvernement de René Lévesque instaure un contrôle du financement des partis politiques. Désormais, les partis doivent déclarer la provenance de leur financement. Cette mesure vise à éliminer les contributions secrètes et à restreindre le favoritisme qui découle de ces contributions. Dès lors, seul un électeur peut contribuer à la caisse électorale d'un parti politique. Le financement ne peut plus provenir des entreprises, des syndicats et de toutes autres associations.

Intention 3.2

Comprendre que l’adoption de lois liées aux droits et libertés de la personne reflète le changement dans les mentalités au Canada et au Québec.

3.2 LES DROITS DE LA PERSONNE AU CANADA ET AU QUÉBEC

Source : AFP, Discours d’ouverture de la troisième assemblée des Nations-Unies au terme de laquelle la Déclaration universelle des Droits de l'homme a été adoptée (1948), AFP, 000_ARP3522949. Licence : image utilisée avec la permission de AFP, tous droits réservés.

3.2 LES DROITS DE LA PERSONNE AU CANADA ET AU QUÉBEC

Après la Seconde Guerre mondiale, l’Organisation des Nations unies souhaite doter l’humanité d’un idéal commun qui permettrait d’assurer le respect de la dignité humaine à l’échelle planétaire. En 1948, les États membres de cette organisation internationale signent la Déclaration universelle des droits de l’homme, un document qui énonce une cinquantaine de droits et libertés indispensables au respect de la dignité humaine.

Image et texte : Inspiré par les valeurs universelles

Source : Duncan Cameron, Le Premier ministre John G. Diefenbaker avec la "déclaration des droits" (1958), Bibliothèque et Archives Canada, MIKAN 4631442. Licence : image utilisée avec la permission de Bibliothèque et Archives Canada, tous droits réservés.

Image et texte : Inspiré par les valeurs universelles

Inspiré par les valeurs universelles de ce document, le gouvernement conservateur de John Diefenbaker adopte la Déclaration canadienne des droits en 1960. En plus de défendre le droit à la vie, le droit à la sécurité et le droit à la propriété, la loi fédérale protège la liberté de conscience, la liberté d’expression et la liberté d’association des citoyens. Le gouvernement canadien ajoute toutefois une clause dérogatoire qui permet d’outrepasser cette loi et de ne pas respecter les droits de la personne dans certains cas. Cette disposition sera utilisée uniquement durant la crise d’Octobre de 1970.

Texte et image : Puisque la mise en application de la Déclaration

Source : La Ligue des droits de l'Homme, « La Charte et la Commission québécoise des droits de l'homme », Le Devoir, 24 mai 1973, p. 1, en ligne sur Bibliothèque et Archives nationales du Québec, notice 0005226335. Licence : image utilisée avec la permission de la Ligue des droits et libertés, tous droits réservés.

Texte et image : Puisque la mise en application de la Déclaration

Puisque la mise en application de la Déclaration canadienne des droits se limite aux champs de compétence fédéraux, les provinces élaborent tour à tour leur propre loi sur les droits de la personne. Adoptée en 1975, la Charte des droits et libertés de la personne du Québec cherche notamment à défendre les individus contre la discrimination fondée sur le sexe, l’ethnicité, la religion, l’orientation sexuelle, le handicap et l’âge. À l’instar de la Déclaration universelle des droits de l’homme, les lois fédérale et provinciale sur les droits et libertés de la personne reflètent un changement dans les mentalités des sociétés canadienne et québécoise.

De plus, les gouvernements canadien et québécois élaborent des lois qui cherchent à répondre à la transformation des mentalités sur des enjeux spécifiques. Le gouvernement fédéral élabore notamment une loi omnibus pour modifier de nombreuses dispositions du Code criminel touchant la vie privée des individus. Adoptée en 1969, cette loi décriminalise entre autres la contraception et l’avortement thérapeutique ainsi que l’homosexualité, qui pouvaient jusqu’alors entrainer l’emprisonnement à vie.

Texte et image : Malgré ce changement sur le plan légal et Image avortement

Source : Antoine Désilets, Henry Morgentaler, manifestations (entre 1960 et 1970), Bibliothèque et Archives nationales du Québec, P697,S1,SS1,SSS18,D88. Licence : Creative Commons (BY-NC-ND).

Texte et image : Malgré ce changement sur le plan légal et Image avortement

Malgré ce changement sur le plan légal, plusieurs stéréotypes subsistent à l’égard des femmes qui choisissent l’avortement et des gais. Pour lutter contre ces préjugés, de plus en plus de personnes se regroupent au sein de réseaux informels et d’associations militantes qui porteront des revendications au-delà des années 1970. Au même titre que les acteurs gouvernementaux, ces groupes contribuent à la transformation des mentalités sur des enjeux comme l’égalité entre les hommes et les femmes et la discrimination fondée sur l’orientation sexuelle.