Intention 1
Identifier les étapes du peuplement humain en Amérique du Nord et l’organisation de groupes d’humains en familles linguistiques sur le territoire actuel du Québec.
Des origines à 1608
Identifier les étapes du peuplement humain en Amérique du Nord et l’organisation de groupes d’humains en familles linguistiques sur le territoire actuel du Québec.
Selon les connaissances scientifiques actuelles, l'Homo sapiens apparait il y a environ 300 000 ans sur le continent africain. Au fil du temps, certains des premiers humains modernes migrent partout à travers le globe, cheminant d’abord vers l’Asie et l’Europe.
Bien qu’il existe de nombreuses théories sur le peuplement de l’Amérique, les connaissances scientifiques actuelles précisent que des humains en provenance d’Asie sont arrivés en Amérique du Nord environ 30 000 ans avant notre ère. Ces humains auraient traversé la Béringie, un passage terrestre aujourd’hui submergé par l’eau. Il s’agirait des premiers occupants de l’Amérique, probablement à la poursuite des troupeaux d’animaux à la base de leur alimentation.
Des milliers d’années plus tard, un réchauffement du climat permet aux humains en provenance de l’Asie de se frayer un chemin entre les glaciers qui recouvrent une vaste partie de l’Amérique du Nord. Plusieurs vagues de migrations d'origine asiatique contribuent ainsi au peuplement du continent et à l’occupation d’un territoire qui s’étend jusqu’à l’Amérique centrale et l’Amérique du Sud.
Vers 10 000 ans avant notre ère, la fonte des glaciers libère davantage de territoire au nord-est de l’Amérique du Nord, ce qui permet à des groupes d’occuper cette partie du continent. Ce recul des glaciers engendre des températures moins froides qui permettent aux humains de s’installer sur le territoire qui correspond aujourd’hui au sud de la province de Québec.
À partir de 2 500 ans avant notre ère, des populations humaines suivent un autre axe de peuplement, se déplaçant d’ouest en est dans les régions arctiques du continent. D’autres populations suivent éventuellement cet axe et s’installent vers l’an 1 200 de notre ère au sein du territoire qui correspond aujourd’hui à la partie nord du Québec.
À partir de 10 000 ans avant notre ère, des êtres humains occupent et exploitent la partie sud du territoire aujourd’hui nommé Québec. Ces populations sont dites nomades, parce qu'elles se déplacent fréquemment pour chasser les troupeaux d’animaux qui leur permettent d’assurer leur subsistance. Au fil du temps, ces groupes complètent leur alimentation avec la pêche et la cueillette, développant leurs propres techniques pour exploiter les ressources disponibles au sein de leurs environnements respectifs.
Entre l’an 1 000 avant notre ère et l’an 1 000 de notre ère, les populations humaines du nord-est de l’Amérique augmentent et elles intensifient leurs échanges économiques au sein d’un réseau de plus en plus vaste. En parallèle, ces populations développent la poterie, ce qui stimule la production de vases utilisés pour la conservation et la cuisson de la nourriture ainsi que pour le transport de l’eau. Du 6e au 10e siècle, certains groupes nomades commencent à réduire leurs déplacements quelques mois par année afin de s’installer près des points d’eau et d’expérimenter des pratiques agricoles.
À partir de 1 000 de notre ère, de plus en plus de groupes adoptent l’agriculture, qui prend notamment forme avec la culture des « trois sœurs », une pratique qui s’accompagne de la formation de premiers villages permanents. D’abord désertés durant l’hiver, les villages sont progressivement occupés à l’année longue, ce qui témoigne d’une sédentarisation de certains groupes au sein de la vallée du Saint-Laurent.
Du 13e au 15e siècle, les groupes sédentaires se distinguent de plus en plus des groupes nomades sur les plans sociaux, politiques, économiques et culturels. C’est d’ailleurs au cours de cette période que les familles linguistiques iroquoienne et algonquienne se seraient consolidées dans le sud du territoire actuel du Québec et ses environs. À la même époque, rappelons que des groupes nomades que l’on associe à la famille linguistique inuite-aléoute s’installent dans la partie nord de ce territoire.
Vers 1500, on estime qu’il y entre 150 000 et 200 000 Autochtones présents dans le nord-est de l’Amérique au moment où les Européens intensifient la colonisation de cette région. Environ 12 millions d’Autochtones vivent sur les territoires actuels des États-Unis et du Canada.
La principale différence entre les familles linguistiques iroquoienne, algonquienne et inuite est le type de langues utilisées par les nations qui forment ces familles linguistiques. Cela dit, cette catégorisation ne permet pas de cerner la complexité des Premières Nations et de la nation inuite ainsi que la particularité de chacune de ces nations, dont les modes de vie sont surtout liés à leur environnement et leur manière de s’y adapter.
Dans le cas des Premières Nations, les nations iroquoiennes et algonquiennes partagent beaucoup de caractéristiques sociales, économiques et culturelles. Par exemple, certaines nations algonquiennes comme les Abénakis pratiquent l'agriculture pour compléter la chasse et la pêche. Ces produits agricoles leur permettent d’avoir les réserves nécessaires pour affronter l’hiver, comme le font les nations iroquoiennes des Grands Lacs.