Objectifs
Décrire le fonctionnement du processus d'immigration et situer dans le temps les principales vagues de nouveaux arrivants au Québec et au Canada.
1945 - 1980
Décrire le fonctionnement du processus d'immigration et situer dans le temps les principales vagues de nouveaux arrivants au Québec et au Canada.
Dès la fin de la Seconde Guerre mondiale, la reprise de l’immigration amène plusieurs vagues de nouveaux arrivants au Canada. Plus de cinq millions de personnes s’installent au pays entre 1946 et 1982. Parmi ces nouveaux arrivants, plusieurs choisissent de s’établir à Montréal, ce qui grossit d’abord les rangs des communautés culturelles d’origine européenne. Au sein des communautés française, britannique, italienne et juive, ce sont surtout les familles et la parenté déjà établies qui reçoivent les nouveaux arrivants par l’entremise du système de parrainage.
Au Canada, des contraintes gouvernementales limitent l'immigration internationale non européenne, ce qui entretient la sélection des immigrants en fonction de leur origine ethnique. En 1962, le gouvernement fédéral remplace son principal critère de sélection des immigrants, l’origine ethnique, par une série de critères comme l’éducation, la formation professionnelle et la compétence technique. Grâce à ces critères, le gouvernement se dote d’un processus de sélection qui lui permet de restreindre l’immigration de travailleurs non qualifiés au profit d’une immigration qui répond aux besoins du marché du travail.
Afin de choisir les immigrants, le gouvernement fédéral instaure également, en 1967, un système de points, qui ajoute notamment la connaissance de l’anglais et du français aux critères de sélection.
Au Québec, les transformations de la politique d’immigration du gouvernement fédéral accentuent la diversification des pays d’origine des nouveaux arrivants. Des contingents d’immigrants originaires des Caraïbes, d’Amérique latine, d’Afrique et d’Asie s’ajoutent ainsi à ceux qui proviennent d’Europe.
Dans la foulée de cette diversification de l’immigration internationale, le gouvernement québécois constate une diminution du nombre de migrants en provenance des pays francophones. Cette diminution préoccupe le gouvernement québécois, qui se dote d’un ministère de l’Immigration en 1968. En plus d’encadrer l’intégration des nouveaux arrivants à la société québécoise, ce ministère établit des bureaux d’immigration en France pour stimuler l’immigration en provenance d’un pays francophone.
Dans les années 1970, le Canada délègue une partie de ses compétences en matière d’immigration au Québec. En effet, une série d’ententes avec le gouvernement fédéral permettent au gouvernement québécois de choisir une partie des immigrants que le Québec accueille en fonction de ses propres critères.
Au tournant des années 1980, le ministère de l’Immigration du Québec privilégie la langue comme critère de sélection des nouveaux arrivants. Ce critère de sélection cherche à rehausser le nombre de migrants originaires de la francophonie, un objectif qui découle des préoccupations politiques pour la protection de la langue française.
Parmi les nouveaux arrivants comptent des réfugiés, des personnes qui quittent leur pays d’origine ou leur région de provenance en raison d’un danger humain ou naturel. Dans les années 1960 et 1970, le Québec accueille des réfugiés qui proviennent notamment du Liban, du Chili et d’Amérique centrale. Jusqu’à la fin des années 1970, l’Asie du Sud-Est est le théâtre de conflits militaires qui provoquent l’exil de centaines de milliers de personnes du Vietnam, du Cambodge et du Laos. Le Canada reçoit plusieurs vagues de ces immigrants asiatiques, parmi lesquels comptent 73 000 réfugiés qui s’installent entre 1979 et 1982.