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Récitus Histoire
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1896 - 1945

 La politique intérieure du Canada au début du 20e siècle
Politique intérieure et immigration

1. La politique intérieure du Canada au début du 20e siècle

Image et texte : Ère libérale

Source : William T. Cooksley, Sir Wilfrid Laurier à New Westminster en Colombie-Britannique (1910), Bibliothèque et Archives Canada, MIKAN 3259139. Licence : domaine public.

Image et texte : Ère libérale

En 1896, une nouvelle ère politique s’installe au niveau fédéral lorsque les libéraux de Wilfrid Laurier gagnent les élections et défont les conservateurs qui étaient au pouvoir depuis 1878. Pour renforcer la fédération canadienne et pour soutenir son expansion vers l’Ouest, le gouvernement de Wilfrid Laurier met en œuvre une politique intérieure qui lui permet de soutenir le développement économique du pays.

Durant l’ère libérale, la politique intérieure canadienne est caractérisée par des ententes avec les provinces et des compromis entre les populations anglophones et francophones. En continuité avec le 19e siècle, cette politique compte également sur le maintien des mesures d'assimilation des peuples autochtones pour faciliter l’expansion territoriale et la création de nouvelles provinces. Entre 1896 et 1949, trois provinces et un territoire se joignent d’ailleurs à la fédération canadienne, tandis que les provinces déjà établies continuent de modifier leurs frontières.

Le territoire canadien (1896-1949)

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Sur la carte ci-dessous, quels sont les provinces et les territoires à être entrés dans la fédération canadienne entre 1896 et 1949?

Intention 1.1

Caractériser l’ère libérale de 1896 à 1911.

1.1 UNE ÈRE LIBÉRALE ENTRE 1896 ET 1911

Source : Auteur inconnu, Vive Laurier! (1896), Bibliothèque et Archives Canada, MIKAN 3002282. Licence : domaine public.

1.1 UNE ÈRE LIBÉRALE ENTRE 1896 ET 1911

Wilfrid Laurier, chef du Parti libéral du Canada depuis 1887, devient premier ministre du Canada en 1896. Sa victoire sur les conservateurs est notamment attribuable à l’appui que lui ont réservé de nombreux Canadiens français. Ceux-ci croient voir en Laurier le héros de la minorité francophone du Canada. Laurier gouverne le Canada jusqu’en 1911, et ses quinze années au pouvoir sont marquées par une volonté de consolider la fédération et d’unifier la nation canadienne. Pour y arriver, Wilfrid Laurier propose des compromis entre les positions divergentes des Canadiens anglais et des Canadiens français.

Le développement économique

Source : Auteur inconnu, Wilfrid Laurier s’adresse à une foule durant une campagne électorale (1904), Bibliothèque et Archives Canada, MIKAN 3364640. Licence : domaine public.

Le développement économique

Au plan du développement économique, les libéraux poursuivent essentiellement les mêmes politiques que les conservateurs. Le gouvernement de Laurier continue notamment d’encourager le développement ferroviaire. En 1910, trois chemins de fer transcontinentaux se partagent ainsi l’immense marché du transport d’est en ouest : le Canadien Pacifique, le Canadien Nord et le Grand Tronc. Ces trois tracés contribuent à relier l’immense territoire canadien.

Néanmoins, les libéraux divergent légèrement de la politique tarifaire des conservateurs. Sans pour autant abolir les tarifs douaniers, ils les diminuent légèrement pour les importations qui proviennent de pays alliés de l’Empire britannique. L’objectif de cette décision est de faire un compromis entre la position des défenseurs du libre-échange et celle des adeptes du protectionnisme.

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Associe les énoncés à la bonne photographie. Voici les sources de ces portraits :

    • William James Topley, Le très honorable sir Wilfrid Laurier, premier ministre du Canada de 1896 à 1911 (1906), Bibliothèque et Archives Canada, MIKAN 3622966. Licence : domaine public.
    • William James Topley, Sir John A. Macdonald (vers 1883), Bibliothèque et Archives Canada, MIKAN 3218735. Licence : domaine public.
Les pouvoirs fiscaux

Source : William James Topley, Vue de l'intérieur de la Chambre des communes, session de 1897 (1897), Bibliothèque et Archives Canada, MIKAN 3629898. Licence : domaine public.

Les pouvoirs fiscaux

En vertu de l’Acte de l’Amérique du Nord britannique (AANB), le gouvernement fédéral a des pouvoirs fiscaux plus étendus que ceux des provinces puisqu’il a des dépenses plus importantes que celles-ci. En effet, le gouvernement canadien a des pouvoirs de taxation qui lui permettent de percevoir des taxes et des impôts sur les activités commerciales ainsi que les revenus des personnes. Durant la Première Guerre mondiale, ce sont ces pouvoirs de taxation qui lui permettent d’établir un impôt sur le revenu pour financer l’effort militaire.

Au début du 20e siècle, les dépenses des provinces augmentent rapidement, ce qui les pousse à se tourner vers le gouvernement fédéral afin d’obtenir plus de financement. Pour répondre à cette demande, Wilfrid Laurier convient d’augmenter le montant d’argent que le fédéral transfère chaque année aux provinces. En 1907, le gouvernement canadien modifie donc l’AANB pour que le montant auquel chaque province a droit soit établi en fonction de la taille de sa population.

Intention 1.2

Décrire les conditions d’accès à l’enseignement français et catholique pour la minorité franco-catholique hors-Québec.

1.2 LA MINORITÉ FRANCO-CATHOLIQUE

La population francophone des provinces canadiennes en 1921

Colombie-Britannique : 7 850 (1,9 %). Alberta : 19 982 (4,7 %). Saskatchewan : 27 420 (5,2 %). Manitoba : 28 836 (6,5 %). Ontario : 170 197 (7,4 %). Québec : 1 370 793 (79,3 %). Nouveau-Brunswick : 83 560 (28,7 %). Nouvelle-Écosse : 39 785 (9,9 %). Ile-du-Prince-Édouard : 8 770 (12,7 %).

 

Source des données : Bureau fédéral de la statistique, « Langue maternelle de la population âgée de 10 ans et plus (exceptés [Autochtones]) par provinces, 1921 », Sixième recensement du Canada, Volume II, Population, Ottawa, F.A. Acland, 1925, p. 581, en ligne sur Archive.org.

Source de la carte : Service national du RÉCIT, domaine de l’univers social. Licence : Creative Commons (BY-NC-SA).

1.2 LA MINORITÉ FRANCO-CATHOLIQUE

Tout au long de l’ère libérale, les droits linguistiques et religieux de la minorité franco-catholique du Canada sont remis en question dans les provinces à majorité anglo-protestante. Des groupes anglo-protestants, comme la société de l’Ordre d’Orange, s’opposent notamment au système des écoles séparées selon la religion et cherchent à assimiler les franco-catholiques en privilégiant l’enseignement de l’anglais.

Des débats au Manitoba et en Ontario

Source : Auteur inconnu, Vue extérieure - École de la Nativité, Cornwall Est, Ontario (20e siècle), Archives Congrégation de Notre-Dame - Montréal. Licence : image utilisée avec la permission des Archives Congrégation de Notre-Dame - Montréal, tous droits réservés.

Des débats au Manitoba et en Ontario

Le premier dossier qui occupe les libéraux à la suite de leur élection est d’ailleurs celui de la question des écoles du Manitoba. Au terme de quatre mois de négociations avec Thomas Greenway, le premier ministre du Manitoba, le compromis Laurier-Greenway est adopté. Cette entente ne rétablit pas le système des écoles séparées, mais prévoit des mesures pour l’enseignement catholique et français en dehors des heures de classe. Le tout a pour objectif de tenter de satisfaire à la fois les demandes des francophones et des anglophones.

En Ontario, l’Acte de l’Amérique du Nord britannique garantit des écoles séparées aux catholiques de la province. En 1912, le gouvernement ontarien adopte néanmoins le Règlement 17, une mesure qui interdit l’enseignement en français au-delà de la deuxième année du primaire. Plusieurs francophones de l'Ontario se rassemblent pour contester le Règlement 17, qui n'est plus appliqué à partir de 1927. Pour assurer l'enseignement du français à la minorité franco-catholique, le gouvernement ontarien crée ensuite un réseau scolaire bilingue au niveau primaire.

Intention 1.3

Déterminer des changements dans la situation vécue par les Premières Nations et la nation inuite au début du 20e siècle.

1.3 LA VIE DES PREMIÈRES NATIONS ET DE LA NATION INUITE SOUS LES POLITIQUES CANADIENNES

L’expansion de la fédération canadienne et la colonisation de l’Ouest se produisent au détriment des populations autochtones, qui sont généralement écartées de leurs terres ancestrales par le gouvernement fédéral. Dans la première moitié du 20e siècle, ce gouvernement poursuit d’ailleurs ses visées d’assimilation à l’égard des Premières Nations en s'appuyant sur la Loi sur les Indiens de 1876. Aussi, le gouvernement canadien commence à intervenir auprès de la nation inuite, qui a de plus en plus de contacts avec les missionnaires et les marchands d’origine européenne.

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