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Récitus Histoire
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1840 - 1896

Les migrations
Population

3. Les migrations

Vidéo : dans la seconde moitié

Dans la seconde moitié du 19e siècle, plusieurs mouvements migratoires marquent la société québécoise, dont la population change suivant l’immigration transatlantique, l’exode rural, l’émigration vers les États-Unis et la colonisation des régions. La vidéo ci-dessous te permettra de distinguer l’immigration et l’émigration à partir d’exemples de notre époque.

Consigne 3.1

Caractériser les groupes d’immigrants transatlantiques au 19e siècle.

3.1 L'IMMIGRATION TRANSATLANTIQUE

Source : Auteur inconnu, L'heure du repas à bord du « Lake Huron » qui se dirige vers le Canada (1899)Bibliothèque et Archives Canada, MIKAN 3629712. Licence : domaine public.

3.1 L'IMMIGRATION TRANSATLANTIQUE

Une immigration britannique

La population du Bas-Canada, puis du Québec, 1831-1891
La population a plus que doublé entre 1831 et 1891.

Sources des données : Statistique Canada, « Les années 1800 (1806 à 1871) »,  Recensements du Canada 1665 à 1871, Statistique Canada; Statistique Canada, « Séries A2-14, Population du Canada, par province, dates de recensement, 1851 à 1976 »,  Statistiques historiques du Canada, Section A : Population et migration, Statistique Canada; P.-A. Linteau, R. Durocher et C. Robert,  Histoire du Québec contemporain, tome 1: De la Confédération à la crise (1867-1930), Montréal, Boréal, 1989, p. 26.

Source du graphique : Service national du RÉCIT, domaine de l’univers social. Licence : Creative Commons (BY-NC-SA).

Une immigration britannique

Après les guerres européennes qui marquent les premières décennies du 19e siècle, le nombre d’immigrants britanniques au Canada augmente rapidement. On estime qu’entre 1820 et 1850, trois millions de Britanniques partent pour l’Amérique afin d’y chercher une vie meilleure. Le tiers d’entre eux s’installent dans les colonies britanniques d’Amérique du nord. Au Bas-Canada, la population triple en un demi siècle, et une large part de cette croissance est attribuable à l’immigration.

Texte et image : la moitié des immigrants britanniques

Source : Auteur inconnu, « Arrivée d'émigrants irlandais à Cork - La scène du quai », Canadian Illustrated News, 10 mai 1851, p. 386, en ligne sur Bibliothèque et Archives Canada, MIKAN 4627493. Licence : domaine public.

Texte et image : la moitié des immigrants britanniques

La moitié des immigrants britanniques sont des Irlandais. Entre 1845 et 1852, la Grande Famine d’Irlande ravage les campagnes de l’île. Le pays compte un grand nombre de paysans pauvres qui se nourrissent principalement de pommes de terre. Quand une épidémie décime les plantations, une grave famine qui emporte jusqu’à 1 million de personnes éclate. 1,5 million d’autres gens choisissent l’exil, surtout vers les États-Unis, mais également vers le Canada. En 1847, 90 000 Irlandais arrivent au Canada et s’installent principalement dans le Haut-Canada. Une partie d’entre eux s’installe dans le Bas-Canada.

Les origines britanniques de la population anglophone du Québec, 1871

Les origines britanniques de la population anglophone du Québec, 1871
L'évolution de la composition des origines autres que française et britanniques : allemande, juive, italienne et autres.

Source des données : R. Rudin, Histoire du Québec anglophone, 1759-1980, Québec, Institut québécois de recherche sur la culture, 1986, p. 121.

Source du tableau : Service national du RÉCIT, domaine de l’univers social. Licence : Creative Commons (BY-NC-SA).

Les origines britanniques de la population anglophone du Québec, 1871

Le flot de cette immigration britannique se maintient jusque dans les années 1860. Montréal, alors métropole du Canada, devient majoritairement anglophone entre les années 1831 et 1866, mais d’autres régions accueillent aussi ces populations.

En effet, les personnes d’origine britannique forment la majorité de la population en Outaouais et dans les Cantons de l’Est. À Québec, elles représentent près de 40 % de la population.

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L’immigration d’Europe centrale et de l’Est

À partir des décennies 1880 et 1890, de nouveaux groupes arrivent au Canada. C’est le cas des Juifs, venus d’Europe de l’Est, qui viennent grossir les rangs de la classe ouvrière et qui s’installent très majoritairement à Montréal. Cette communauté vient surtout de l’Empire russe et de quelques autres pays d’Europe centrale. Les Juifs émigrent pour échapper à l’antisémitisme de plus en plus violent dans leurs pays d’origine, mais également par nécessité économique.

Vers la fin du 19e siècle, les immigrants proviennent de pays de plus en plus variés. Les premiers contingents d’Italiens et d’Allemands arrivent notamment au Canada à cette époque. L’immigration continuera de se diversifier au 20e siècle.

L’immigration d’Europe centrale et de l’Est

La répartition des origines de la population du Québec, 1871
La composition des origines de la population du Québec : française, britanniques, Premières Nations, allemande, italienne et autres.

Source des données : Paul-André Linteau, René Durocher et Jean-Claude Robert, Histoire du Québec contemporain, tome 1 : De la Confédération à la crise (1867-1930), Montréal, Boréal, 1989, p. 49 et 54.

Source du graphique : Service national du RÉCIT, domaine de l’univers social. Licence : Creative Commons (BY-NC-SA).

L’immigration d’Europe centrale et de l’Est

Les origines autres que française et britannique de la population du Québec, 1871 et 1901
L'évolution de la composition des origines autres que française et britannique : allemande, juive, italienne et autres.

Source des données : Paul-André Linteau, René Durocher et Jean-Claude Robert, Histoire du Québec contemporain, tome 1 : De la Confédération à la crise (1867-1930), Montréal, Boréal, 1989, p. 54.

Source du tableau : Service national du RÉCIT, domaine de l’univers social. Licence : Creative Commons (BY-NC-SA).

Consigne 3.2

Identifier des mouvements migratoires à l’intérieur du Québec au 19e siècle.

3.2 L'EXODE RURAL ET L'URBANISATION

Source : Henri Julien, « Une scène de déménagement, à Montréal, le 1er mai », L'Opinion publique, vol. 7, no 20, 18 mai 1876, p. 229, Bibliothèque et Archives nationales du Québec, notice 0002743662. Licence : domaine public.

3.2 L'EXODE RURAL ET L'URBANISATION

Les immigrants venus d’Europe ne sont pas les seuls à s’établir en milieu urbain. Alors que l’industrialisation s’accélère, les campagnes québécoises se vident d’une partie de leurs habitants pour grossir les rangs de la classe ouvrière en ville. Cet exode rural est en partie causé par la crise agricole qui a affecté la vallée du Saint-Laurent dans les années 1830. Le territoire agricole est surpeuplé, ses terres morcelées et ses sols épuisés. L’agriculture est à bout de souffle et beaucoup choisissent de partir tenter leur chance dans les villes, surtout à Montréal, à Québec et à Trois-Rivières.

Pour loger cette population, des promoteurs immobiliers construisent rapidement des logements de piètre qualité, bâtis près des usines. La construction de ces logements mène à la formation de quartiers ouvriers, ce qui agrandit la superficie des villes.

Consigne 4.3

Décrire un mouvement migratoire marquant vers les États-Unis au 19e siècle.

3.3 L'ÉMIGRATION VERS LES ÉTATS-UNIS

Source : Lewis Wickes Hine, Un ouvrier du textile et son assistant (le jeune Leopold Daigneau), Chace Cotton Mill, Burlington, Vermont (7 mai 1909), Library of Congress, LOT 7479, v. 2, no. 0740. Licence : domaine public.

3.3 L'ÉMIGRATION VERS LES ÉTATS-UNIS

Texte et carte : immigration canadienne-française

L'immigration canadienne-française en Nouvelle-Angleterre (1840 à 1900)

Des flèches partent du Bas-Canada vers différents états américains : le Maine, le Vermont, le New Hampshire, le Massachusetts, le Connecticut et le Rhode Island. L'ensemble de ces états représentent la Nouvelle-Angleterre.

 

Source des données de la carte : Ralph D. Vicero, Immigration of French Canadians to New England, 1840-1900, Université du Wisconsin (1968), cité par Yves Roby, Histoire d’un rêve brisé? Les Canadiens français aux États-Unis, Sillery, Septentrion, 2007, p. 23.

Source de la carte : Service national du RÉCIT, domaine de l’univers social. Licence : Creative Commons (BY-NC-SA).

Texte et carte : immigration canadienne-française

À partir des années 1840, de plus en plus de familles canadiennes-françaises émigrent vers les États-Unis, notamment vers les villes de la Nouvelle-Angleterre. La ville de Lowell dans le Massachusetts en est l’exemple le plus emblématique. Les Canadiens français y forment des communautés nombreuses qui se dotent de leurs propres écoles, églises et organisations communautaires. Certains quartiers où résident les Canadiens français sont même surnommés des « petits Canadas ».

Entre 1840 et 1890, plus de 300 000 personnes quittent le Québec, une émigration qui continuera jusqu’à la fin des années 1920. Plus de gens quittent la province que d’immigrants n’y entrent. Le développement du réseau de chemins de fer facilite le déplacement des personnes vers les villes industrielles du Nord des États-Unis. Au départ, les mouvements migratoires sont souvent temporaires. Plusieurs personnes vont et viennent entre le Canada et les États-Unis. Néanmoins, la plupart de celles qui quittent ne reviendront jamais au pays et le Québec perd environ 10 % de sa population durant cette période. C’est pourquoi on désigne souvent cette vague de départs du nom de « Grande hémorragie ».

Consigne 3.4

Décrire une politique menée par le gouvernement et par le clergé pour freiner l'émigration vers les États-Unis au 19e siècle.

3.4 LA COLONISATION DE NOUVELLES TERRES

Source : A. J. Rice, Laprés & Lavergne, « Région du Nord, Vues prises à Labelle : maison de colon », Le Monde illustré, vol. 12, no 578, 1er juin 1895, p. 55, Bibliothèque et Archives nationales du Québec, notice 0002748772.

3.4 LA COLONISATION DE NOUVELLES TERRES

Texte et image : les élites politiques

Source : Auteur inconnu, Antoine Labelle (entre 1889 et 1891), Bibliothèque et Archives nationales du Québec, P428,S3,SS1,D44,P178. Licence : domaine public.

Texte et image : les élites politiques

Les élites politiques et le clergé s’alarment du départ de nombreuses familles canadiennes-françaises et cherchent à proposer des alternatives aux gens qui souhaitent quitter leur milieu d’origine. La culture canadienne-française de cette époque valorise un mode de vie rural. La solution préconisée par le clergé et les élites politiques pour contrer l’émigration vers les États-Unis est d’ouvrir de nouvelles régions de colonisation sur des terres encore inoccupées par des Canadiens français.

Le curé Antoine Labelle est un personnage qui incarne le mouvement de colonisation de la deuxième moitié du 19e siècle. Ce dernier chapeaute la création d’une vingtaine de paroisses dans les Laurentides, qui attirent environ 5 000 colons. Pour encourager la colonisation, le curé Labelle revendique le développement des chemins de fer, l’instauration d’un soutien financier et l’adoption de politiques comme le « bill des 100 acres ». Cette mesure garantit 100 acres de terre aux familles comptant au moins 12 enfants vivants.

À partir des années 1850, le gouvernement organise également des campagnes de colonisation, ce qui encourage l’occupation de nouvelles terres et la modernisation des méthodes d’agriculture au Lac Saint-Jean, au Saguenay, en Mauricie, en Outaouais, en Gaspésie et dans les Cantons de l’Est. Malgré les efforts des autorités, la colonisation des terres ne parviendra pas à enrayer l’exode rural ni à arrêter la « Grande hémorragie » des Québécois vers les États-Unis.

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