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Récitus Histoire
Récitus Histoire

1945 - 1980

L’État québécois et le domaine social
Révolution tranquille

1. L’État québécois et le domaine social

Intention

À partir de l’exemple de la mise en place de l’État-providence au Canada, décrire la mise en place de l’État-providence au Québec et le processus de laïcisation de l’État québécois.

Image et texte : Dans la foulée de la Grande dépression

Source : Paul Girard, Préparation d'un étalage sur l'assurance-hospitalisation pour diverses expositions. Hôtel-Dieu de Montréal (1961), Bibliothèque et Archives nationales du Québec, E6,S7,SS1,D610336-610343. Licence : Creative Commons (BY-NC-ND).

Image et texte : Dans la foulée de la Grande dépression

Dans la foulée de la Grande dépression et de la Seconde Guerre mondiale, le gouvernement canadien s’inspire des principes de l’État-providence pour venir en aide aux travailleurs. Par exemple, le gouvernement fédéral s’appuie sur la prospérité qu’engendre l’économie de guerre pour adopter la Loi sur l’assurance-chômage en 1940. En plus d’encadrer la main-d’œuvre en temps de guerre, cette loi permet d’atténuer les répercussions des cycles économiques en procurant une aide financière aux travailleurs qui perdent leur emploi.


Dès la fin du conflit mondial, de plus en plus de politiciens souhaitent élargir la portée de l’État-providence en accentuant la prise en charge du domaine social par le gouvernement canadien. Des années 1950 aux années 1970, ce gouvernement élabore ainsi un filet de sécurité sociale.

Puces : Quelques politiques sociales du gouvernement

Quelques politiques sociales du gouvernement fédéral entre 1950 et 1970

  • Allocations familiales (1944) : montant d’argent versé aux familles en fonction du nombre et de l’âge de leurs enfants.
  • Pensions de vieillesse (1951) : montant d’argent versé aux personnes retraitées de 65 ans et plus.
  • Assurance-hospitalisation (1957) : financement offert par le gouvernement fédéral aux provinces afin de rendre les soins hospitaliers et les services diagnostiques gratuits pour tous.
  • Assistance publique (1966) : régime par lequel le gouvernement fédéral fournit 50 % du financement des programmes d’aide sociale des provinces.
  • Assurance maladie (1966) : élargissement du programme d’assurance-hospitalisation pour couvrir aussi les frais de consultation auprès d’un médecin.
Image et texte : Le gouvernement québécois juge que les politiques

Source : Adrien Hubert, Inauguration d'un centre communautaire par le ministre des Affaires sociales, Denis Lazure, Boucherville (1979), Bibliothèque et Archives nationales du Québec, E6,S7,SS1,D790671. Licence : Creative Commons (BY-NC-ND).

Image et texte : Le gouvernement québécois juge que les politiques

Le gouvernement québécois juge que les politiques fédérales empiètent sur les compétences provinciales, ce qui le motive à adopter ses propres mesures sociales progressistes. Au sein d’une société québécoise qui se laïcise, les programmes fédéraux et leurs équivalents provinciaux favorisent le bien-être de la collectivité et ils réduisent la dépendance des individus envers la charité privée. Témoignant du changement dans les mentalités, l’aide aux personnes dans le besoin représente désormais un droit qui relève la dignité humaine plus qu’un privilège qui relève du mérite individuel ou de la ferveur religieuse.

Vidéo État-providence

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Intention 1.1

Expliquer les changements dans la pratique religieuse et le processus de laïcisation de l’État québécois.

1.1 LE DÉCLIN DE LA PRATIQUE RELIGIEUSE ET LA LAÏCISATION DE L’ÉTAT QUÉBÉCOIS

Source : Antoine Désilets, Cérémonies religieuses (entre 1957 et 1971), Bibliothèque et Archives nationales du Québec, P697,S1,SS1,SSS17,D3. Licence : Creative Commons (BY-NC-ND).

1.1 LE DÉCLIN DE LA PRATIQUE RELIGIEUSE ET LA LAÏCISATION DE L’ÉTAT QUÉBÉCOIS

Après la Seconde Guerre mondiale, l’influence morale et culturelle de l’Église catholique décline au sein de plusieurs pays occidentaux, un phénomène qui touche aussi la société québécoise. L’essor de la société de consommation et le changement dans les mentalités diminuent la portée des croyances et des valeurs religieuses ainsi que des rites qui permettent de les inculquer.

Texte et image : Au cours des années 1970

Source : Antoine Désilets, Cérémonies religieuses (entre 1957 et 1971), Bibliothèque et Archives nationales du Québec, P697,S1,SS1,SSS17,D3-106. Licence : Creative Commons (BY-NC-ND).

Texte et image : Au cours des années 1970

Au cours des années 1970, le déclin de l’influence du catholicisme prend de l’ampleur avec la chute rapide de la pratique religieuse, ce qui se traduit par une diminution de moitié de la fréquentation de la messe chez les catholiques. En plus de priver l’Église catholique de fidèles, la diminution de la pratique religieuse réduit la disponibilité des ressources financières nécessaires au fonctionnement des établissements confessionnels et à l’entretien des lieux de culte.

Image et texte : La diminution de la pratique religieuse

L'habillement des religieuses avant et après la Révolution tranquille

Source : Lilymagine, Les vêtements des religieuses (2020), Service national du RÉCIT, domaine de l’univers social. Licence : Creative Commons (BY-NC-SA).

Image et texte : La diminution de la pratique religieuse

La diminution de la pratique religieuse au Québec s’accompagne d’une baisse substantielle des vocations religieuses au sein de l’Église catholique. En effet, l’Église catholique peine à recruter des effectifs pour former son clergé et les communautés religieuses assistent au départ volontaire de leurs membres. Entre 1960 et 1980, le nombre de prêtres baisse de moitié alors que les communautés religieuses perdent le tiers de leurs membres. Pour s’ajuster à la réduction de ses effectifs, l’Église catholique vend ses hôpitaux au gouvernement du Québec et elle ferme plusieurs établissements confessionnels comme les orphelinats et les hospices pour personnes âgées.

Ce retrait du clergé et des communautés religieuses de la vie sociale s’inscrit dans une plus vaste réforme de l’Église catholique lancée par le concile de Vatican II durant les années 1960. Cette réforme propose des changements majeurs dans le déroulement des pratiques religieuses et elle encourage l’Église catholique à s’adapter à la modernisation des sociétés occidentales. Pour ce faire, la réforme reconnait notamment la liberté de religion des non-catholiques, elle abolit l’usage du latin pour la messe et elle autorise le port de tenue civile par les religieux et les religieuses.

Texte et vidéo Laïcisation

Au moment où l’Église catholique voit ses effectifs diminuer, les fonctionnaires des ministères et les employés de l’État québécois remplacent progressivement les religieux dans les écoles et les hôpitaux. Alors que le bébé-boum accélère la croissance de la population québécoise, les besoins de celle-ci s’accentuent dans les domaines de l’éducation, de la santé et des services sociaux. Pour répondre à ces besoins, les politiciens misent sur l’État-providence, ce qui leur permet de rompre avec le cléricalisme de la période duplessiste. L’émergence de l’État-providence renforce donc le processus de laïcisation de l’État québécois, qui devient de plus en plus autonome face à l’Église catholique.

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Intention 1.2

Décrire les interventions sociales de l’État québécois pendant la Révolution tranquille.

1.2 LES INTERVENTIONS SOCIALES DE L'ÉTAT QUÉBÉCOIS

L’État québécois poursuit la prise en charge de plusieurs domaines de la société québécoise, une intervention amorcée avant la Révolution tranquille par certaines politiques des gouvernements d’Adélard Godbout et de Maurice Duplessis. À la différence des mesures interventionnistes de ces gouvernements, les gouvernements de Lesage, Johnson, Bourassa et Lévesque déploient une intervention systématique de l’État québécois. En plus d’offrir des services à un plus grand nombre de personnes, les gouvernements des années 1960 et 1970 établissent une intervention étatique dans la plupart des secteurs économiques. Pour de nombreux francophones, la présence accrue de l’État québécois dans leur vie quotidienne nourrit le sentiment d’appartenance à la collectivité.

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