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Récitus Histoire
Récitus Histoire

1840 - 1896

Les idéologies au Québec au 19e siècle
Église catholique

2. Les idéologies au Québec au 19e siècle

Texte : L'Église prend beaucoup de place

L’Église prend beaucoup de place dans la société québécoise du 19e siècle. Plusieurs encouragent le clergé à s’impliquer dans toutes les sphères de la société alors que d’autres remettent en question la portée de son influence. Trois idéologies se positionnent sur le rôle de l’Église catholique dans la société canadienne-française. Malgré les débats sur le rôle qu’occupe l’Église catholique, la religion catholique représente une des valeurs traditionnelles des Canadiens français.

L’ultramontanisme, l’anticléricalisme et le nationalisme de survivance se développent dans un contexte où l’Église catholique étend son influence dans toutes les sphères de la société. Dans l’ensemble, les représentants des idéologies dominantes peuvent être en accord ou en désaccord sur le rôle de l’Église dans la société, mais ils ne remettent pas en question les fondements de la religion catholique ou l’existence des croyances religieuses.

Consigne 2.1

Définir l’ultramontanisme et identifier les acteurs qui le représentent.

2.1 L'ULTRAMONTANISME

Texte et image : quoi et qui 

La basilique-cathédrale Saint-Jacques-le-Majeur (renommée Marie-Reine-du-Monde en 1955) est une reproduction, à plus petite échelle, de la Basilique Saint-Pierre-de-Rome au Vatican. Sa construction est amorcée en 1870 à l’initiative de l’évêque Ignace Bourget et elle est inaugurée en 1894.

Source : Eugene Haberer, « La cathédrale catholique romaine de Montréal en construction », Canadian Illustrated News, 10 février 1872, p. 88-89, en ligne sur Bibliothèque et Archives nationales du Québec, notice 0002723857. Licence : domaine public.

Texte et image : quoi et qui 

L'ultramontanisme apparait en France à la fin du 18e siècle et se répand au Bas-Canada entre 1820 et 1830. Cette idéologie prône la supériorité de l’Église sur l’État et soutient que l’autorité du pape est suprême et absolue. À l’église et dans les journaux, les ultramontains prêchent pour une intervention accrue du clergé dans les décisions du gouvernement et encouragent ouvertement des partis politiques. Ils insistent également pour un meilleur contrôle des devoirs et des interdits sociaux et religieux.

La popularité de l’ultramontanisme est entre autres due au fait que celui-ci s’arrime bien aux revendications du nationalisme de survivance, qui accorde une large place aux valeurs de la foi catholique.

  • Mgr Ignace Bourget, évêque de Montréal, puis Mgr Louis-François Laflèche, évêque de Trois-Rivières en sont les plus importants représentants.
  • Mgr Elzéar-Alexandre Taschereau, évêque de Québec, est à la tête d’une faction modérée qui préconise une approche plus terre à terre de l’ultramontanisme.

Consigne 2.2

Définir l’anticléricalisme et identifier les acteurs qui le représentent.

2.2 LE LIBÉRALISME ET L'ANTICLÉRICALISME

Image et texte : L'anticléricalisme se fonde

Ce journal, qui parait de septembre 1868 à mars 1869, est écrit et publié par Arthur Buies. Celui-ci y tient des propos assez virulents au sujet de l’Église catholique et du clergé.

Source : La lanterne , vol. 1, no. 2, 14 septembre 1868, p. 1, en ligne sur Bibliothèque et Archives nationales du Québec, notice 0000163178. Licence : domaine public.

Image et texte : L'anticléricalisme se fonde

L’anticléricalisme se fonde notamment sur les valeurs du libéralisme : la défense de l’égalité des individus, le progrès matériel, la liberté de pensée, le bonheur individuel et la séparation de l’Église et de l’État. Ce courant de pensée est une idéologie très active et fortement opposée à l'intervention de l'Église dans les affaires politiques et sociales. Les anticléricaux préconisent une stricte séparation de l'Église et de l'État.

  • Sur la scène politique, le Parti rouge, héritier radical du Parti patriote qui disparait en 1838, s’en fait le porte-voix. Ses membres défendent entre autres diverses réformes démocratiques et la séparation de l’Église et de l’État.
  • L’Institut canadien est fondé en 1844 par des jeunes intellectuels libéraux. Désireux de répandre les idées libérales et anticléricales, ses membres organisent des conférences, entretiennent une librairie et mettent en place un lieu d’échange intellectuel libre. L’Institut canadien de Montréal cède à la pression de l’Église catholique et cesse ses activités en 1885.

Consigne 2.3

Définir le nationalisme de survivance et identifier les acteurs qui le représentent.

2.3 LE NATIONALISME DE SURVIVANCE

Texte et image : Le nationalisme de survivance

Plusieurs oeuvres du peintre Cornelius Krieghoff représentent la vie quotidienne en milieu rural au Bas-Canada.

Source : Cornelius Krieghoff, Cabane en bois rond sur la Saint-Maurice (1862), Musée McCord, M967.100.15. Licence : domaine public.

Texte et image : Le nationalisme de survivance

Le nationalisme de survivance émerge au Bas-Canada à partir de 1840. Cette idéologie fait la promotion de la nation canadienne-française. Pour ce faire, elle cherche à mettre en valeur et préserver les traits culturels qui la caractérisent : la religion catholique, la langue française ainsi que le mode de vie rural et agricole. Au sein de l’élite, la popularité du nationalisme de survivance est entre autres due au fait qu’il s’arrime bien aux idées de l’ultramontanisme qui veut notamment que l’Église soit supérieure à l’État.

  • L’homme politique Louis-Hippolyte LaFontaine est parmi les premiers représentants du nationalisme de survivance. Il ne conteste pas les mesures d’assimilation adoptées par les autorités britanniques, mais il cherche plutôt le moyen de préserver les intérêts des Canadiens français à l’intérieur même de ce système politique.

  • Le journaliste et auteur Jules-Paul Tardivel est reconnu comme un fervent défenseur de la nation canadienne-française. Il fait la promotion d’une société soumise à l’autorité de l’Église catholique et de la liberté de la presse par rapport aux partis politiques.

  • Honoré Mercier est premier ministre du Québec de 1887 à 1891. Le gouvernement qu’il dirige favorise notamment l’Église catholique, l’agriculture et la colonisation. Défenseur de la nation canadienne-française, il se démarque de ses prédécesseurs en revendiquant davantage d’autonomie pour la province vis-à-vis du gouvernement fédéral.
Les œuvres patriotiques

Source : Cornelius Krieghoff, Habitants canadiens-français jouant aux cartes (1848), Musée McCord, M976.71.1. Licence : domaine public.

Les œuvres patriotiques

En réaction au désir qu’ont les Britanniques d’assimiler les Canadiens français, plusieurs intellectuels cherchent à défendre leur culture. Ces derniers affirment leur patriotisme à travers une série de manifestations socioculturelles. Les Canadiens français utilisent ainsi les arts pour manifester leur appartenance à la nation et pour promouvoir leurs valeurs traditionnelles.

Dans la deuxième moitié du 19e siècle, plusieurs écrivains manifestent leur appartenance à la nation canadienne-française. Par l’entremise de la littérature patriotique, ces écrivains célèbrent les valeurs des Canadiens français, leur foi religieuse et leur histoire.