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Récitus Histoire
Récitus Histoire

1945 - 1980

L’État québécois et le domaine économique
Révolution tranquille

2. L’État québécois et le domaine économique

Image et texte : À la fin des années 1950

Source : Henri Rémillard, Port de Montréal (28 octobre 1966), Archives de la Ville de Montréal, VM94-A0414-011. Licence : Creative Commons (BY-NC-SA).

Image et texte : À la fin des années 1950

À la fin des années 1950, la production industrielle ralentit au Québec alors que la continentalisation de l’économie se poursuit. Cela accentue le poids économique de l’Ontario, de l’Alberta et de la Colombie-Britannique dans le secteur manufacturier. Situé aux abords des Grands Lacs et à proximité des grandes villes industrielles américaines, Toronto remplace peu à peu Montréal comme plaque tournante de l’économie canadienne.

Dépendante de l’entreprise privée et des investissements étrangers, l’économie québécoise devient de moins en moins compétitive même si elle continue de fournir des conditions favorables à la production industrielle. Autrement dit, l’accès aux matières premières, à une main d’œuvre bon marché et à une source d’énergie peu couteuse ne suffit plus pour retenir les capitaux nécessaires au développement économique du Québec.

Intention 2.1

Décrire les interventions économiques de l’État pendant la Révolution tranquille.

2.1 LES INTERVENTIONS ÉCONOMIQUES DE L’ÉTAT QUÉBÉCOIS

Source : Gabor Szilasi, Campagne nationale de sécurité au Stage Coach Inn, 7385 boulevard Décarie Montréal (1966), Bibliothèque et Archives nationales du Québec, E6,S7,SS1,D661713. Licence : Creative Commons (BY-NC-ND).

2.1 LES INTERVENTIONS ÉCONOMIQUES DE L’ÉTAT QUÉBÉCOIS

La création de sociétés d’État dans les années 1960 et 1970

Société générale de financement (SGF), financier, 1962. / Sidérurgie du Québec (SIDBEC), minier, 1964. / Société québécoise d’exploitation minière (SOQUEM), minier, 1965. / Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ), financier, 1965. / Société de récupération, d’exploitation et de développement forestiers (REXFOR), forestier, 1969. / Société québécoise d’initiatives pétrolières (SOQUIP), pétrolier, 1969. / Société nationale de l'amiante (SNA), minier, 1978.

Source : Service national du RÉCIT, domaine de l’univers social. Licence : Creative Commons (BY-NC-SA).

La création de sociétés d’État dans les années 1960 et 1970

Au tournant des années 1960, des économistes francophones comme Jacques Parizeau se préoccupent du ralentissement de la production industrielle et de la marginalisation économique du Québec au sein de l’Amérique du Nord.

Dès son arrivée au pouvoir, Jean Lesage collabore avec des économistes et des fonctionnaires pour élaborer une politique de développement économique. Cette politique prend forme avec la création de plusieurs sociétés d’État dans le domaine de la finance ainsi que dans les secteurs primaire et secondaire, ce qui engendre une expansion massive de l’administration publique québécoise.

Image et texte : Inspiré par le keynésianisme

Source : Henri Rémillard, Reportage sur la Mauricie (1972), Bibliothèque et Archives nationales du Québec, E6,S7,SS1,D721510-721694. Licence : Creative Commons (BY-NC-ND).

Image et texte : Inspiré par le keynésianisme

Inspiré par le keynésianisme, le gouvernement de Lesage propose que l’État québécois occupe un rôle plus central dans l’économie provinciale et qu’il dote les francophones d’un levier de croissance économique. Cette intervention étatique nécessite toutefois des capitaux importants, que ce soit pour soutenir les organismes publics, les entreprises privées ou les entrepreneurs individuels.

Le gouvernement de Jean Lesage crée ainsi des sociétés d’État pour renforcer la capacité d’emprunt de l’État québécois et pour appuyer le développement économique du Québec. Alors que la Société générale de financement (SGF) rassemble des capitaux pour subventionner les entrepreneurs en démarrage ou en difficulté, la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) administre les fonds gouvernementaux afin de les faire fructifier et de les réinvestir dans les entreprises québécoises.

En plus de contribuer à l’essor de l'entrepreneuriat francophone et de réduire la mainmise des investisseurs étrangers sur l’économie provinciale, la SGF et la CDPQ appuient les organismes publics responsables d’assurer l’intervention étatique dans plusieurs secteurs économiques.

Les sociétés d'État et l'exploitation des ressources naturelles

Source : Jules Rochon, Inauguration de Sidbec-Dosco à Contrecoeur (1972), Bibliothèque et Archives nationales du Québec, E10,S44,SS1,D72-134. Licence : image utilisée avec la permission du Ministère du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale, tous droits réservés.

Les sociétés d'État et l'exploitation des ressources naturelles

Dans les secteurs primaire et secondaire, le gouvernement québécois multiplie les sociétés d’État afin de participer à l’exploitation et la transformation des matières premières. Par exemple, la Sidérurgie du Québec (SIDBEC) contribue à l’exploration minière et à l’extraction des minerais en collaborant avec des entreprises propriétaires de mines. La collaboration entre cette société d’État et les entreprises privées étrangères stimule notamment l’exploitation du fer sur la Côte-Nord et la création de villes mono-industrielles comme celles de Gagnon et de Fermont. Par l’entremise de ses sociétés, l’État québécois contribue également à la transformation du bois, à la prospection pétrolière et à l’exploitation de l’amiante.

Vidéo avec texte haut La nationalisation de l'électricité au Québec

À l’instar des entreprises privées qui exploitent les ressources minières, forestières et hydrauliques du Québec dans les années 1940 et 1950, les sociétés d’État misent sur les régions éloignées pour continuer l’exploitation des ressources naturelles. Le cas de l’hydroélectricité illustre bien cette tendance, car la deuxième phase de nationalisation de l’électricité qui s'amorce en 1962 engendre une intervention étatique complexe dans les régions nordiques du Québec.

Intention 2.2

Comprendre la croissance de l’administration publique québécoise dans le contexte de la Révolution tranquille.

2.2 LA FONCTION PUBLIQUE DE L’ÉTAT QUÉBÉCOIS ET L’EXPANSION DU SECTEUR TERTIAIRE

Source : Antoine Désilets, Travailleuses - métiers (1960-1970), Bibliothèque et Archives nationales du Québec, P697,S1,SS1,SSS18,D119-006. Licence : Creative Commons (BY-NC-ND).

2.2 LA FONCTION PUBLIQUE DE L’ÉTAT QUÉBÉCOIS ET L’EXPANSION DU SECTEUR TERTIAIRE

La multiplication des ministères et des sociétés d’État entraine une croissance rapide de l’administration publique québécoise, dont les effectifs passent de 54 080 en 1961 à 126 100 en 1980. En plus de consolider la laïcisation de l’État québécois, l’accroissement de sa fonction publique contribue à l’expansion du secteur tertiaire. De plus en plus de travailleurs intègrent d'ailleurs ce secteur, que ce soit pour offrir les services publics de l’État québécois ou pour vendre les services des entreprises privées comme les banques ou les commerces. Alors que 4 personnes sur 10 œuvrent dans le secteur tertiaire au début des années 1950, 6 personnes sur 10 travaillent dans ce secteur au tournant des années 1980.

Texte et image : Entre 1960 et 1970, le budget du gouvernement

Source : Claude Gosselin, Fonctionnaires et cadres à l'emploi du ministère des Transports (1973), Bibliothèque et Archives nationales du Québec, E6,S7,SS1,D730065-730065. Licence : Creative Commons (BY-NC-ND).

Texte et image : Entre 1960 et 1970, le budget du gouvernement

Entre 1960 et 1970, le budget du gouvernement provincial passe d’environ 600 millions à 1,8 milliard de dollars, ce qui permet de financer la création des ministères et des sociétés d’État, l’embauche de fonctionnaires ainsi que l’instauration de politiques progressistes. Ces ministères et sociétés d’État deviennent une porte d’entrée sur le marché du travail pour de nombreux francophones qui prennent une place de plus en plus importante dans l’économie québécoise. La fonction publique permet aux diplômés universitaires issus de l’ingénierie, des sciences naturelles et des sciences humaines de parachever leur formation et de se tailler une place au sein de l’État québécois.