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Récitus Histoire
Récitus Histoire

1945 - 1980

L’affirmation des nations autochtones
Mouvements sociaux

4. L’affirmation des nations autochtones

Le gouvernement fédéral consolide sa politique

Le gouvernement fédéral consolide sa politique d’assimilation des Autochtones à la fin du 19e siècle et au début du 20e siècle. Cette politique d’assimilation place les membres des Premières Nations sous la tutelle de l’État canadien, ce qui les empêche notamment de prendre des décisions collectives de manière autonome.

Dans la deuxième moitié du 20e siècle, image

Source : Gustave Bédard, Groupe de Cris fabricant des raquettes pour la chasse d'hiver, Grand Lac Mistassini (1950), Bibliothèque et Archives nationales du Québec, E6,S7,SS1,P79084. Licence : Creative Commons (BY-NC-ND).

Dans la deuxième moitié du 20e siècle, image

Dans la deuxième moitié du 20e siècle, les nations autochtones réclament la capacité de se gouverner par elles-mêmes et elles forment des organisations en vue d'intensifier leurs revendications auprès du gouvernement fédéral. Dans la foulée de ces revendications, le gouvernement fédéral révise certaines mesures discriminatoires de la Loi sur les Indiens, mais il conserve tout de même son objectif d’assimilation des Autochtones. En plus de leurs revendications politiques, les Premières Nations, les Métis et les Inuits défendent leurs territoires face à la pression qu’exerce l’exploitation des ressources naturelles

Intention

Identifier des revendications et des gains des nations autochtones pour la révision de la Loi sur les Indiens de 1876.

4.1 LA RÉVISION DE LA LOI SUR LES INDIENS DE 1876

Source : Auteur inconnu, Réunion sur l'autonomie gouvernementale tenue à Toronto entre le Conseil de bande de l’Île Walpole et des représentants de la Division des affaires indiennes (1965), Bibliothèque et Archives Canada, MIKAN 4305973. Licence : domaine public 

4.1 LA RÉVISION DE LA LOI SUR LES INDIENS DE 1876

Dès la fin de la Seconde Guerre mondiale, des organisations autochtones participent aux audiences mises en place par le gouvernement canadien pour préparer la révision de la Loi sur les Indiens de 1876. Durant les audiences publiques, ces organisations revendiquent une amélioration des conditions de vie pour leurs communautés respectives, mais elles ne formulent pas de revendications communes.

Le gouvernement fédéral, image

Source : Office national du film du Canada, Homme de la nation Kainai (Alberta) portant une coiffe et des vêtements perlés pour la cérémonie de la danse du soleil (1960), Bibliothèque et Archives Canada, MIKAN 4301534. Licence : domaine public. 

Le gouvernement fédéral, image

Le gouvernement fédéral ne répond pas aux revendications des Autochtones et il maintient son objectif d’assimilation avec l’adoption de la nouvelle version de la Loi sur les Indiens en 1951. Cela dit, cette nouvelle loi abolit tout de même une série de mesures discriminatoires et elle attribue des compétences additionnelles aux conseils de bande.


En plus d’autoriser les pow-wow, les cérémonies religieuses et les danses traditionnelles, la nouvelle version de la Loi sur les Indiens permet aux conseils de bande d’administrer leurs finances, leurs terres de réserve ainsi que les règlements qui encadrent la vie quotidienne au sein des réserves. Même si les nations autochtones ne peuvent toujours pas choisir leur propre mode de gouvernance, les conseils de bande exercent un plus grand contrôle sur leurs finances. Ce contrôle leur permet de mieux défendre les revendications territoriales de leurs communautés, des revendications qui portent sur la possession de territoires situés à l’extérieur des réserves et qui engendrent fréquemment des poursuites judiciaires. Ces poursuites nécessitent le soutien financier des conseils de bande, qui obtiennent leur pleine autonomie financière à partir de 1958.

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Intention

Identifier des revendications et des gains des nations autochtones pour faire reconnaitre les droits ancestraux.

4.2 LA RECONNAISSANCE DES DROITS ANCESTRAUX

Source : La Presse canadienne, George Manuel, président de la Fraternité nationale des Indiens  (1975), La Presse canadienne, CP2594988. Licence : image utilisée avec la permission de La Presse canadienne, tous droits réservés. 

4.2 LA RECONNAISSANCE DES DROITS ANCESTRAUX

Dans les années 1960, les nations autochtones élaborent davantage de revendications communes par l’entremise des organisations autochtones. Pour unir leurs voix face au gouvernement fédéral, ces organisations se regroupent notamment au sein de la Fraternité nationale des Indiens, qui devient l'Assemblée des Premières Nations en 1982.

En 1969, la Fraternité nationale des Indiens défend les intérêts des Premières Nations à la suite de la publication de La politique indienne du gouvernement du Canada. Aussi connu sous le nom de Livre blanc, ce document du gouvernement fédéral propose l’abolition de la Loi sur les Indiens, l’annulation de certains traités et la privatisation des terres au sein des réserves. Le Livre blanc tente ainsi de parachever l’assimilation des Autochtones et de les considérer comme tous les autres citoyens. La Fraternité nationale des Indiens rejette cette proposition en soutenant que le statut juridique que la Loi sur les Indiens confère aux Premières Nations leur permet de défendre leurs revendications malgré son caractère discriminatoire. En plus de pousser le gouvernement fédéral à retirer sa proposition, l’opposition commune des nations autochtones les motive à lutter collectivement

Dans les années 1970, les Autochtones luttent de plus en plus

Source : La Presse canadienne, Groupe de Cris et d’étudiants de l’Université Trent protestent contre le projet de barrage hydroélectrique de la Baie James (1972), La Presse canadienne, CP2870923. Licence : image utilisée avec la permission de La Presse canadienne, tous droits réservés. 

Dans les années 1970, les Autochtones luttent de plus en plus

Dans les années 1970, les Autochtones poursuivent la lutte pour la reconnaissance de leurs droits ancestraux, qui découlent du fait qu’ils occupaient et qu’ils utilisaient le territoire avant l’arrivée des Européens. Cette lutte soutient les revendications territoriales de certaines nations qui n’ont pas conclu d'entente avec le gouvernement canadien et qui ne lui ont donc pas cédé leurs terres ancestrales. En réclamant la possession de ces terres, les Autochtones cherchent notamment à défendre leurs droits sur les ressources naturelles que comportent les territoires non cédés. Le gibier et la forêt comptent parmi ces ressources, qui sont souvent prisées par les chasseurs et les hommes d’affaires non autochtones. 

Dans l’ensemble, la reconnaissance des droits ancestraux permet aux Autochtones de faire une brèche dans la politique d’assimilation du gouvernement fédéral et de constituer un mouvement social qui se manifestera à de multiples reprises dans un Québec en voie de modernisation.

Intention

Identifier des revendications et des gains des nations autochtones pour négocier le développement économique sur leur territoire au Québec.

4.3 LA CONVENTION DE LA BAIE-JAMES ET DU NORD QUÉBÉCOIS

En 1971, le gouvernement libéral de Robert Bourassa annonce la mise en chantier de centrales hydroélectriques dans la région de la Baie-James. Inauguré sans consultation des Cris et des Inuits qui habitent cette région, ce projet implique la déviation de plusieurs rivières et l’inondation d’une vaste superficie de terres, ce qui aurait pour conséquence la submersion de nombreux lieux de sépulture autochtones et la perte de ressources de chasse.

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Avant et après l'inondation des terres

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Avant l'inon

Source : Auteur inconnu, Construction aménagement LG2, barrage (1977), Archives d’Hydro Québec, F05/4056/alb5. Licence : images utilisées avec la permission des Archives d’Hydro Québec, tous droits réservés.

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Source : Auteur inconnu, Construction aménagement LG2, barrage et évacuateur de crues (sans date), Archives d’Hydro Québec, F05/4056/660. Licence : images utilisées avec la permission des Archives d’Hydro Québec, tous droits réservés.
Pour contester l’absence de consultation, image

Source : La Presse canadienne, Représentants de l’Association des Indiens du Québec et de la Confrérie autochtone nationale ainsi que le chef cri Billy Diamond (1972), La Presse canadienne, CP13398003. Licence : image utilisée avec la permission de La Presse canadienne, tous droits réservés.

Pour contester l’absence de consultation, image

Pour contester l’absence de consultation et protéger les terres des Cris et des Inuits, le chef cri Billy Diamond collabore avec l’Association des Indiens du Québec pour entamer des procédures judiciaires contre l’État québécois. Ces procédures mènent à l’arrêt temporaire des travaux de construction, puis à des négociations entre le gouvernement québécois, les Cris et les Inuits.

En 1975, après plusieurs années

En 1975, après plusieurs années de négociations, les Cris et les Inuits signent une entente avec l’État québécois : la Convention de la Baie-James et du Nord québécois. Avec cette entente, les Cris et les Inuits cèdent une partie de leurs terres en échange d’une compensation financière, d’une participation au développement de la région et d’un accès aux ressources de chasse et de pêche. Exclue des négociations, l’Association des Indiens du Québec défend les Autochtones qui ne tirent pas profit de l’entente, comme les Innus, les Atikamekws et les Anishinabegs des régions nordiques du Québec.

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