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Récitus Histoire
Récitus Histoire

1760 - 1791

Les Premières Nations et le changement d’empire
Régime militaire et gouvernement civil

3. Les Premières Nations et le changement d’empire

Intention 3

Identifier certaines actions et revendications des Premières Nations dans le contexte du changement d'empire.

Texte et carte : En 1760

Les villages domiciliés de la vallée du Saint-Laurent vers 1750

  • Les possessions françaises en bleu.
  • Les possessions britanniques en rouge.
  • Les zones de peuplement des Français en gris entouré de pointillés.
  • Les villes comme Québec, Trois-Rivières et Montréal par des points noirs.
  • Les villages autochtones domiciliés par des points blancs : de haut en bas, Wendake, Wôlinak, Pointe-du-Lac, Odanak, Kanesatake, Kahnawake, Akwesasne, Oswegatchie.

Source : Service national du RÉCIT, domaine de l’univers social. Licence : Creative Commons (BY-NC-SA).

Texte et carte : En 1760

En 1760, les nations autochtones de la Fédération des Sept Feux réalisent que leur allié français se dirige vers une défaite. Par conséquent, ces nations entament des négociations de paix avec le Département des Affaires indiennes, une entité britannique responsable des relations diplomatiques avec les Premières Nations depuis 1755. Au moment de la capitulation de Montréal, la Fédération des Sept Feux et les Britanniques signent le traité d’Oswegatchie. En échange de leur neutralité jusqu’à la fin du conflit, ces nations autochtones obtiennent des garanties en lien avec leurs droits territoriaux et la pratique du catholicisme au sein des villages domiciliés.

Texte et image : Depuis la capitulation

Source : Marc Laberge et François Girard, Le commerce des fourrures (2010), Videanthrop. Licence : utilisation permise en contexte éducatif seulement et avec mention de la source originale « Vidéanthrop ».

Texte et image : Depuis la capitulation

Depuis la capitulation de Montréal en 1760, les Britanniques sont en contrôle des différents forts dans la région des Grands Lacs et dans la vallée de l'Ohio. Comme c’était le cas pour les Français, les forts dans ces régions permettent aux Britanniques de défendre leurs intérêts commerciaux et diplomatiques. Cela dit, ces forts occupent une partie restreinte du territoire à l’ouest des Appalaches, qui continue d’être majoritairement occupé par les nations autochtones. L’occupation britannique de ce territoire encourage de nombreux colons des Treize colonies à s'y établir, ce qui préoccupe les nations autochtones qui craignent dès lors d’être délogées de leur territoire.

Texte et 2 images : Pour atténuer

Pour atténuer les tensions avec les Premières Nations, la Proclamation royale de 1763 reconnait certains droits territoriaux aux Autochtones et elle leur réserve un vaste territoire. Néanmoins, les tensions restent vives entre les Britanniques et les Autochtones, car la couronne britannique se donne le droit de céder aux colons des terres réservées aux Premières Nations. En réponse, les Autochtones exercent des pressions sur les Britanniques pour leur rappeler qu’ils ne peuvent pas céder des terres qui ne leur appartiennent pas.

Texte et 2 images : Pour atténuer

Le territoire de la Province de Québec après la Proclamation royale de 1763

Les possessions britanniques :

  • La Province de Québec en bleu.
  • Les Treize colonies en orange.
  • Les autres possessions britanniques en rouge (dont la Terre de Rupert)
  • Les territoires réservés pour les Premières Nations en rayures rouges et noires.

La possession espagnole :

  • La Louisiane en jaune.

Source : Service national du RÉCIT, domaine de l’univers social. Licence : Creative Commons (BY-NC-SA).

Texte et 2 images : Pour atténuer

La situation juridique des territoires réservés aux Premières Nations dans la Proclamation royale

  • Ce que prévoit la Proclamation royale : Aucun titre de propriété ne peut être émis pour un territoire situé dans les régions réservées aux Premières Nations, à moins d'une autorisation par la couronne. Toute personne établie illégalement doit quitter la région réservée aux Premières Nations immédiatement.
  • Ce qui se passe réellement dans les territoires à l'ouest des Appalaches : Des colons s'établissent illégalement sur les terres réservées, parfois avec la complicité des autorités environnantes. Les autorités coloniales pénalisent très rarement les colons établis illégalement en terres réservées.

Source : Service national du RÉCIT, domaine de l’univers social. Licence : Creative Commons (BY-NC-SA).

Extrait d’un document signé par des Innus

Extraits d’un document signé par des Innus et transmis au gouverneur par un missionnaire français en 1765

  • « [...] bien avant que ceux de l’autre  bord  [les  Européens]  soient  venus  s’emparer  de  ce  pays,  nos  pères  et  nous  avons  toujours  habités  les  terres  que  nous  habitons  aujourd'hui, les bords de la mer et la profondeur pour la chasse tant en hiver qu’en  été [...] »
  • « Nous  lui  demandons [au roi britannique] [...] qu’il  ne  permette  pas  que  l’on  donne  ou  vende  nos  terres  a  plusieurs particuliers [les colons], [car] nous  avons  toujours  été  Nation  libre  [...]. »

Source : Claude Godefroy Coquart, « Rapport du 17 mars 1765 », dans Denis Delâge et Jean-Pierre Sawaya, Les Traités des Sept-Feux avec les Britanniques, Québec, Septentrion, 2001, p. 109-110.

3.1 LA RÉVOLTE DE PONTIAC

Source : Albert Bobbett, Révolte de Pontiac (19e siècle), SCRC Virtual Museum at Southern Illinois University's Morris Library. Licence : domaine public.

3.1 LA RÉVOLTE DE PONTIAC

En plus des tensions au plan territorial, les autorités britanniques ne respectent pas les traditions diplomatiques des Premières Nations. De plus, sous le commandement de Jeffrey Amherst, la couronne britannique interdit la vente d’armes aux communautés autochtones. Cette interdiction rend la pratique de la chasse beaucoup plus difficile et fait planer des risques de famines. Rapidement, une résistance autochtone s’organise dans la région des Grands Lacs et de la vallée de l’Ohio.

Texte et image : De 1763 à 1766

Source : Benjamin West, Des Autochtones négocient avec le colonel Henri Bouquet de l’armée britannique en Ohio en 1764 (entre 1765 et 1766), Yale Center for British Arts, B1975.4.798. Licence : domaine public.

Texte et image : De 1763 à 1766

Au printemps 1763, plusieurs nations autochtones décident de prendre les armes et d’assiéger des forts anglais. Obwandiyag, le chef d'une nation anishinabeg nommé Pontiac par les Européens, est à la tête de ce mouvement. Fort de son expérience militaire et diplomatique acquise durant la guerre de la Conquête, Pontiac réussit à unir différentes nations autochtones dans la guerre contre les Britanniques. Anciennement allié des Français, Pontiac cherche aussi l'appui des Canadiens qui vivent à proximité. Quelques Canadiens rejoignent les rangs autochtones, mais la grande majorité d’entre eux prennent plutôt un engagement de neutralité, car ils craignent des représailles britanniques.

De 1763 à 1766, Pontiac et ses alliés accumulent les victoires en s’emparant de nombreux forts britanniques et en intensifiant les raids contre les colons des Treize colonies. Cela dit, la révolte de Pontiac s'essouffle parce que le chef n’arrive pas à prendre certains forts clés pour contrôler la région des Grands Lacs et que des épidémies frappent les rangs autochtones. Dans des lettres envoyées à ses officiers, le général Amherst fait d’ailleurs part de sa volonté de distribuer des couvertures infectées par la variole afin de propager cette maladie chez les nations autochtones en guerre. Décimé par la variole, le camp de Pontiac se voit obligé de déposer les armes en 1766.

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