1840 - 1896
2. Les Métis et les Premières Nations
Consigne 2.1
Décrire les évènements qui ont mené à la création du Manitoba.
2.1 LE SOULÈVEMENT DE LA RIVIÈRE-ROUGE ET LA CRÉATION DU MANITOBA
Des relations difficiles avec le gouvernement de Macdonald
À partir de 1869, Louis Riel s’impose comme une figure publique des Métis et en devient porte-parole. Afin de protéger les droits et la culture métis, Riel considère que la colonie doit joindre la fédération canadienne en tant que province. Il insiste auprès d’Ottawa pour que cette intégration soit négociée avec la participation des Métis et des autres groupes autochtones et d’origine européenne qui peuplent la colonie. Le gouvernement fédéral dirigé par John A. Macdonald ignore ces demandes.
La prise de Fort Garry
Le 2 novembre 1869, Riel prend la tête d’une troupe de 400 cavaliers. Ils s’emparent de Fort Garry, poste de traite principal de la Compagnie de la Baie d’Hudson et contrôlent ainsi l’accès vers le Territoire du Nord-Ouest. Cela force le gouvernement canadien à négocier avec les Métis l’entrée de la colonie dans la fédération canadienne. Le 8 décembre, Riel obtient la formation d’un gouvernement provisoire et parvient à négocier l’adhésion de la colonie à la fédération canadienne, en échange d’une reconnaissance des droits territoriaux, linguistiques et religieux des Métis et leur autonomie politique. Riel remet Fort Garry à la Compagnie de la Baie d’Hudson et tâche de maintenir la paix.
Consigne 1.2
Identifier l’objectif et les mesures de la Loi sur les Indiens de 1876.
2.2 LA LOI SUR LES INDIENS DE 1876
Dans la deuxième moitié du 19e siècle, la production industrielle, l'exploitation forestière et l’agriculture constituent le moteur de l’économie canadienne alors que le commerce des fourrures poursuit son déclin. Ce déclin touche les Premières Nations, puisque le gouvernement canadien ne les considère plus comme des partenaires économiques incontournables. Comme en témoignent les traités numérotés, le gouvernement fédéral cherche plutôt à écarter les Premières Nations des terres qu’il veut ouvrir à la colonisation et à l’agriculture.
En 1876, le gouvernement canadien accentue son contrôle des Premières Nations avec l’adoption de la Loi sur les Indiens. Cette loi a pour objectif d’assimiler les Premières Nations (les Métis et les Inuits en sont exclus) en limitant leur pouvoir politique et économique ainsi qu’en interdisant plusieurs manifestations culturelles autochtones. Pour ce faire, la loi place les membres des Premières Nations sous la tutelle de l’État canadien qui les considère dorénavant comme des personnes mineures.
Texte : plusieurs autres mesures
Plusieurs autres mesures de la Loi sur les Indiens renforcent le pouvoir du gouvernement canadien sur les Premières Nations. Par exemple, cette loi détermine les critères qui font qu’une personne peut être considérée comme un membre des Premières Nations, sans considérer l’avis de celles-ci sur cet enjeu identitaire. Au plan collectif, la loi impose également un mode de gouvernance aux Premières Nations qui ne tient pas compte de leurs structures de pouvoir traditionnelles. En effet, les communautés autochtones doivent désormais instaurer un conseil de bande dont les décisions sont soumises à l’autorité des agents du gouvernement canadien.
Sur le plan territorial, la Loi sur les Indiens renforce le pouvoir du gouvernement canadien sur l’attribution des terres de réserve aux communautés autochtones. Détenues par l’État fédéral, ces terres ne peuvent pas être cédées ou vendues par le conseil de bande et par les résidents des réserves. Pour les autorités canadiennes, les réserves représentent un moyen d’accélérer l’assimilation des Premières Nations en encourageant leur sédentarisation et leur adoption de l’agriculture. La Loi sur les Indiens vise aussi à renforcer l’assimilation des Premières Nations en interdisant plusieurs activités traditionnelles liées à leur spiritualité ou à leur culture.
Texte et image : pensionnats
À la même époque, le gouvernement canadien collabore avec l'Église catholique et certaines Églises protestantes pour intensifier la création de pensionnats. Administrées par des communautés religieuses, ces écoles ont pour objectif d’assimiler, d’évangéliser et d’éduquer les enfants autochtones. En vigueur jusqu’à la fin du 20e siècle, le régime des pensionnats du Canada sépare environ 150 000 enfants autochtones de leurs familles, les privant notamment de leur culture et de leur langue maternelle. Les conséquences du régime des pensionnats ainsi que les revendications des Premières Nations, des Métis et des Inuits à leur égard seront abordées plus en profondeur dans les périodes suivantes.
En résumé
En résumé
La Loi sur les Indiens a pour objectif d’assimiler les Premières Nations (les Métis et les Inuits en sont exclus). Voici des mesures de cette loi :
- Détermination arbitraire des critères du « statut d’Indien »
- Mise en tutelle des individus
- Imposition du conseil de bandes, gérées par des agents du gouvernement
- Attribution de terres de réserve qui ne peuvent pas être cédées ou vendues
- Limite sur le plan de l’expression culturelle
Consigne 2.3
Expliquer pourquoi les Métis se révoltent de nouveau en 1885 et reconstituer le déroulement des évènements.