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Récitus Histoire
Récitus Histoire

1840 - 1896

Les Métis et les Premières Nations
Politique nationale

2. Les Métis et les Premières Nations

Image et texte : Au moment de son achat par le Canada en 1869,

Source : William Henry Edward Napier, Colonie de la rivière Rouge, à Saint-Boniface (1858), Bibliothèque et Archives Canada, MIKAN 2895401. Licence : domaine public.

Image et texte : Au moment de son achat par le Canada en 1869,

Vidéo colonie rivière rouge

Au moment de son achat par le Canada en 1869, la Terre de Rupert abrite la colonie de la Rivière-Rouge, soit l’un des principaux lieux de peuplement de l’Ouest. Environ 10 000 Métis y vivent de façon indépendante. Ceci dit, plusieurs Métis sont fort mécontents que l’achat de la Terre de Rupert ait eu lieu sans qu’ils soient consultés. Les arpenteurs envoyés par le gouvernement fédéral divisent les terres à leur guise. Ils montrent peu de considération pour l’utilisation qu’en font les Métis et convoitent leurs fermes situées le long des cours d’eau. De plus, l'installation progressive de nouveaux venus, principalement des Ontariens d’ascendance européenne, ne se fait pas toujours de manière harmonieuse. Ces nouveaux colons, majoritairement anglo-protestants, se montrent souvent hostiles envers les Métis franco-catholiques et leurs valeurs. Vers la fin de l’année 1869, les Métis voient la colonisation comme une menace à leur culture et ils redoutent de se faire voler leurs terres puisqu’ils sont nombreux à ne pas détenir de titres de propriété officiels.

Consigne 2.1

Décrire les évènements qui ont mené à la création du Manitoba.

2.1 LE SOULÈVEMENT DE LA RIVIÈRE-ROUGE ET LA CRÉATION DU MANITOBA

Source : Auteur inconnu, Conseil de Louis Riel (1869-1870), Société historique de Saint-Boniface, SHSB 5009. Licence : image utilisée avec la permission de la SHSB, tous droits réservés.

2.1 LE SOULÈVEMENT DE LA RIVIÈRE-ROUGE ET LA CRÉATION DU MANITOBA

Des relations difficiles avec le gouvernement de Macdonald

Louis Riel est un Métis originaire de la Colonie de la Rivière-Rouge. il met en place un gouvernement provisoire et se retrouve à la tête d’un soulèvement armé en 1869-1870. Après être parvenu à négocier la création du Manitoba en 1870, il est condamné à cinq années d’exil. Il revient au Canada en 1884 pour soutenir les revendications des Métis de la Saskatchewan et il joue un rôle clé dans le soulèvement du Nord-Ouest. Il se rend à la milice fédérale en mai 1885 et il est condamné à la peine capitale pour haute trahison.

Source : Duffin and Co., Louis D. Riel (entre 1879 et 1885), Bibliothèque et Archives Canada, MIKAN 3623464. Licence : domaine public.

Des relations difficiles avec le gouvernement de Macdonald

À partir de 1869, Louis Riel s’impose comme une figure publique des Métis et en devient porte-parole. Afin de protéger les droits et la culture métis, Riel considère que la colonie doit joindre la fédération canadienne en tant que province. Il insiste auprès d’Ottawa pour que cette intégration soit négociée avec la participation des Métis et des autres groupes autochtones et d’origine européenne qui peuplent la colonie. Le gouvernement fédéral dirigé par John A. Macdonald ignore ces demandes.

La prise de Fort Garry

Source : William James Topley, À l’intérieur de Upper Fort Garry (1878), Bibliothèque et Archives Canada, MIKAN 3304153. Licence : domaine public.

La prise de Fort Garry

Le 2 novembre 1869, Riel prend la tête d’une troupe de 400 cavaliers. Ils s’emparent de Fort Garry, poste de traite principal de la Compagnie de la Baie d’Hudson et contrôlent ainsi l’accès vers le Territoire du Nord-Ouest. Cela force le gouvernement canadien à négocier avec les Métis l’entrée de la colonie dans la fédération canadienne. Le 8 décembre, Riel obtient la formation d’un gouvernement provisoire et parvient à négocier l’adhésion de la colonie à la fédération canadienne, en échange d’une reconnaissance des droits territoriaux, linguistiques et religieux des Métis et leur autonomie politique. Riel remet Fort Garry à la Compagnie de la Baie d’Hudson et tâche de maintenir la paix.

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La création du Manitoba

Après des négociations entre les représentants métis et le gouvernement fédéral, la Loi sur le Manitoba est votée en mai 1870.

La plupart des demandes des Métis leur sont accordées, comme le bilinguisme des institutions, et la nouvelle province voit le jour le 15 juillet 1870. Par contre, le gouvernement fédéral conserve le pouvoir sur l’administration des terres et la gestion des ressources. Les Métis se voient réserver un total de 1 400 000 acres de terres (5 600 kilomètres carrés) par Ottawa. Or, seulement environ 15 % de ceux qui ont réclamé leur dû sont parvenus à composer avec la complexité du système administratif et à devenir propriétaires. En 2019, certains Métis affirment que leurs ancêtres ont été floués et revendiquent devant les tribunaux la propriété d’une partie de ces terres.

Consigne 1.2

Identifier l’objectif et les mesures de la Loi sur les Indiens de 1876.

2.2 LA LOI SUR LES INDIENS DE 1876

Source : O.B. Buell, Mistahi maskwa, un chef cri des plaines faisant du commerce (1884), Bibliothèque et Archives Canada, MIKAN 3192491. Licence : domaine public.

2.2 LA LOI SUR LES INDIENS DE 1876

Dans la deuxième moitié du 19e siècle, la production industrielle, l'exploitation forestière et l’agriculture constituent le moteur de l’économie canadienne alors que le commerce des fourrures poursuit son déclin. Ce déclin touche les Premières Nations, puisque le gouvernement canadien ne les considère plus comme des partenaires économiques incontournables. Comme en témoignent les traités numérotés, le gouvernement fédéral cherche plutôt à écarter les Premières Nations des terres qu’il veut ouvrir à la colonisation et à l’agriculture.

En 1876, le gouvernement canadien accentue son contrôle des Premières Nations avec l’adoption de la Loi sur les Indiens. Cette loi a pour objectif d’assimiler les Premières Nations (les Métis et les Inuits en sont exclus) en limitant leur pouvoir politique et économique ainsi qu’en interdisant plusieurs manifestations culturelles autochtones. Pour ce faire, la loi place les membres des Premières Nations sous la tutelle de l’État canadien qui les considère dorénavant comme des personnes mineures.

Texte : plusieurs autres mesures

Source : Stephen Joseph Thompson, Winnipeg Jack, Niisitapiikwan, éclaireur et interprète pour la Police à cheval du Nord-Ouest, Alberta (vers 1890), Musée McCord, MP-0000.359.6. Licence : domaine public.

Texte : plusieurs autres mesures

Plusieurs autres mesures de la Loi sur les Indiens renforcent le pouvoir du gouvernement canadien sur les Premières Nations. Par exemple, cette loi détermine les critères qui font qu’une personne peut être considérée comme un membre des Premières Nations, sans considérer l’avis de celles-ci sur cet enjeu identitaire. Au plan collectif, la loi impose également un mode de gouvernance aux Premières Nations qui ne tient pas compte de leurs structures de pouvoir traditionnelles. En effet, les communautés autochtones doivent désormais instaurer un conseil de bande dont les décisions sont soumises à l’autorité des agents du gouvernement canadien.

Sur le plan territorial, la Loi sur les Indiens renforce le pouvoir du gouvernement canadien sur l’attribution des terres de réserve aux communautés autochtones. Détenues par l’État fédéral, ces terres ne peuvent pas être cédées ou vendues par le conseil de bande et par les résidents des réserves. Pour les autorités canadiennes, les réserves représentent un moyen d’accélérer l’assimilation des Premières Nations en encourageant leur sédentarisation et leur adoption de l’agriculture. La Loi sur les Indiens vise aussi à renforcer l’assimilation des Premières Nations en interdisant plusieurs activités traditionnelles liées à leur spiritualité ou à leur culture.

Texte et image : pensionnats

Source : Auteur inconnu, Pensionnat de Morley, Alberta - Orphelinat McDougall (vers 1885-1890), Bibliothèque et Archives Canada, MIKAN 4111787. Licence : domaine public.

Texte et image : pensionnats

À la même époque, le gouvernement canadien collabore avec l'Église catholique et certaines Églises protestantes pour intensifier la création de pensionnats. Administrées par des communautés religieuses, ces écoles ont pour objectif d’assimiler, d’évangéliser et d’éduquer les enfants autochtones. En vigueur jusqu’à la fin du 20e siècle, le régime des pensionnats du Canada sépare environ 150 000 enfants autochtones de leurs familles, les privant notamment de leur culture et de leur langue maternelle. Les conséquences du régime des pensionnats ainsi que les revendications des Premières Nations, des Métis et des Inuits à leur égard seront abordées plus en profondeur dans les périodes suivantes.

En résumé

En résumé
La Loi sur les Indiens a pour objectif d’assimiler les Premières Nations (les Métis et les Inuits en sont exclus). Voici des mesures de cette loi :

  • Détermination arbitraire des critères du « statut d’Indien »
  • Mise en tutelle des individus
  • Imposition du conseil de bandes, gérées par des agents du gouvernement
  • Attribution de terres de réserve qui ne peuvent pas être cédées ou vendues
  • Limite sur le plan de l’expression culturelle

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Consigne 2.3

 Expliquer pourquoi les Métis se révoltent de nouveau en 1885 et reconstituer le déroulement des évènements.

2.3 UN SECOND SOULÈVEMENT DES MÉTIS : LE SOULÈVEMENT DU NORD-OUEST

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