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Récitus Histoire
Récitus Histoire

1945 - 1980

Le néonationalisme québécois
Néonationalisme

1. Le néonationalisme québécois

Image et texte : Dans les années 1940 et 1950

Source : Antoine Desilets, Rassemblement pour l'Indépendance nationale (1963), Bibliothèque et Archives nationales du Québec, P697,S1,SS1,SSS16,D8. Licence : Creative Commons (BY-NC-ND)

Image et texte : Dans les années 1940 et 1950

Dans les années 1940 et 1950, le gouvernement de Maurice Duplessis s’oppose à la centralisation des champs de compétence provinciaux par le gouvernement fédéral. Pour appuyer cette défense de l’autonomie provinciale, le gouvernement provincial compte sur les partisans du clérico-nationalisme, qui portent les revendications politiques, économiques et culturelles de cette idéologie depuis les années 1920.

À la fin des années 1950, des intellectuels francophones comme l’historien Maurice Séguin, l’économiste François-Albert Angers et le journaliste André Laurendeau plaident pour une transformation du clérico-nationalisme. Ils soutiennent que le caractère défensif et les valeurs traditionnelles de cette idéologie ne correspondent plus aux besoins et aux aspirations des francophones du Québec. Alors que le clérico-nationalisme mise sur la religion catholique et le mode de vie agricole pour assurer la survie de l’identité nationale, les partisans du néonationalisme proposent d’utiliser l’État québécois pour nourrir le sentiment d’appartenance à la collectivité. Selon ces derniers, une intervention économique, sociale et culturelle de l’État québécois permettrait d’améliorer les conditions de vie des francophones au sein de la population québécoise et de renforcer la position politique du Québec au sein du Canada.

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Intention 1.1

Décrire le néonationalisme.

1.1 LES CARACTÉRISTIQUES DU NÉONATIONALISME

Le néonationalisme et la délégation du Québec à l’étranger

Source : Jules Rochon, Le Général Charles de Gaulle [président de la France] et Daniel Johnson [premier ministre du Québec] (1967), Bibliothèque et Archives nationales du Québec, P743,P402. Licence : image utilisée avec la permission de BAnQ, tous droits réservés.

Le néonationalisme et la délégation du Québec à l’étranger

Tout au long de ses mandats, le gouvernement de Maurice Duplessis refuse d’attribuer des ressources financières et humaines pour la mise sur pied d’agences qui permettraient de représenter le Québec à l’étranger. Dès la mort de Duplessis en 1959, ses successeurs adhèrent aux positions du néonationalisme en matière de relations internationales et annoncent leur intention d’accroitre la présence de l’État québécois à travers le monde.

Pour faire valoir les intérêts économiques et culturels du Québec en Europe, le gouvernement de Jean Lesage ouvre d’abord des délégations générales en France et au Royaume-Uni. En 1965, Paul Gérin-Lajoie prononce un discours qui encourage l’action internationale du gouvernement québécois dans tous les champs de compétence provinciaux. En accord avec ces propositions, les gouvernements québécois des années 1970 poursuivent le déploiement de la diplomatie québécoise grâce à l’ouverture de plusieurs autres délégations et à la signature de nombreuses ententes internationales.

Image et texte : L’évolution rapide des relations internationales

Source : Jules Rochon, Général Charles de Gaulle [président de la France], Yves Gabias [secrétaire de la province de Québec] et Daniel Johnson [premier ministre du Québec] (1967), Bibliothèque et Archives nationales du Québec, P743,P422. Licence : image utilisée avec la permission de BAnQ, tous droits réservés.

Image et texte : L’évolution rapide des relations internationales

L’évolution rapide des relations internationales du Québec se manifeste en 1967 lors d’une visite du président de la France, le général Charles de Gaulles. Ce dernier crée une controverse en achevant un de ses discours par : « Vive Montréal, vive le Québec, vive le Québec libre! ». Pendant que les partisans du néonationalisme québécois se réjouissent de la prise de position du général, le gouvernement canadien dénonce l’ingérence du président français. Pour le gouvernement fédéral, un représentant d’une autre nation ne devrait pas prendre position dans un débat qui ne concerne que le Québec et le Canada.

Intention 1.2

Nommer les principaux acteurs du mouvement indépendantiste, décrire leurs objectifs principaux et les moyens qu’ils utilisent pour atteindre leurs objectifs.

1.2 LE NÉONATIONALISME : LE MOUVEMENT INDÉPENDANTISTE

Source : Antoine Desilets, Rassemblement pour l'Indépendance nationale (1963), Bibliothèque et Archives nationales du Québec, P697,S1,SS1,SSS16,D80. Licence : Creative Commons (BY-NC-ND).

1.2 LE NÉONATIONALISME : LE MOUVEMENT INDÉPENDANTISTE

Dans les années 1960 et 1970, le néonationalisme se traduit entre autres par l’émergence du mouvement indépendantiste, un mouvement que l’on nomme aussi mouvement souverainiste. Ce mouvement aspire à l’affirmation de la nation québécoise et il considère que cette affirmation requiert l’indépendance du Québec, c’est-à-dire la formation d’un pays souverain qui ne ferait plus partie de la fédération canadienne.

L'indépendantisme démocratique et la souveraineté du Québec

Source : Duncan Cameron, René Lévesque au Centre Paul-Sauvé, à Montréal, dans la soirée au terme des élections tenues au Québec (1973), Bibliothèque et Archives Canada, MIKAN 3370554. Licence : image utilisée avec la permission de Bibliothèque et Archives Canada, tous droits réservés.

L'indépendantisme démocratique et la souveraineté du Québec

Les indépendantistes soutiennent que la formation d’un pays permettrait de mettre fin à la domination économique qu’exerce la minorité anglophone sur la majorité francophone du Québec. Plusieurs intellectuels québécois comparent même cette domination à l’oppression que subissent les peuples africains et asiatiques colonisés par des pays européens. La révolte de ces peuples contre la présence européenne et la prise en main de leur avenir politique engendrent un mouvement de décolonisation qui s’intensifie après la Seconde Guerre mondiale. Par l’entremise de luttes non-violentes ou de conflits armés, ce mouvement mène à la création de nombreux États indépendants en Afrique et en Asie dans les années 1950 et 1960.

Inspiré par le mouvement de décolonisation, le mouvement indépendantiste lutte pour la mise en place d’un État souverain qui permettrait au Québec de se gouverner de manière autonome. On nomme souvent ce projet la « souveraineté du Québec ». Pour former un État souverain, les indépendantistes se regroupent au sein d’associations militantes et de partis politiques souverainistes, dont l’action politique culmine avec l’élection du Parti québécois en 1976. Une poignée d'indépendantistes forment également des groupes radicaux parmi lesquels compte le Front de libération du Québec. Ce groupe utilise la violence pour atteindre leurs objectifs, une approche qui déclenche notamment la crise d’Octobre en 1970.

Chronologie du mouvement indépendantiste

L’indépendantisme radical et la crise d’Octobre

Intention 1.3

Nommer les principaux acteurs qui défendent le renouvellement de la fédération canadienne, décrire leurs objectifs principaux et les moyens qu’ils utilisent pour atteindre leurs objectifs.

1.3 LE NÉONATIONALISME : LE RENOUVELLEMENT DE LA FÉDÉRATION CANADIENNE

Source : Antoine Désilets, Robert Bourassa [à gauche, chef du Parti libéral du Québec] (1970), Bibliothèque et Archives nationales du Québec, P697,S1,SS1,SSS16,D12. Licence : Creative Commons (BY-NC-ND).

1.3 LE NÉONATIONALISME : LE RENOUVELLEMENT DE LA FÉDÉRATION CANADIENNE

Au moment où le mouvement indépendantiste cherche à faire du Québec un pays souverain, de nombreux politiciens œuvrent pour que la province reste au sein du Canada. Ces derniers prônent le maintien de la fédération canadienne et ils soutiennent que le gouvernement provincial peut défendre les intérêts de la population québécoise face au gouvernement fédéral.

Pour assurer la défense de des intérêts du Québec, les gouvernements de Daniel Johnson, Jean-Jacques Bertrand et Robert Bourassa multiplient leurs interventions dans les champs de compétence provinciaux, comme l’éducation, la santé et les services sociaux. Ces gouvernements accentuent ainsi le rôle de l’État dans la société québécoise, ce qui témoigne de leur adhésion à l’un des principaux objectifs du néonationalisme.

Texte et vidéo : Dans les années 1960 et 1970

Dans les années 1960 et 1970, plusieurs membres de l'Union nationale et du Parti libéral proposent de repenser la fédération canadienne pour élargir les champs de compétence provinciaux et pour accorder un statut particulier au Québec. Autrement dit, ces politiciens revendiquent une décentralisation du pouvoir afin de renforcer l’État québécois et une reconnaissance juridique de la nation québécoise afin de soutenir son affirmation.

Le renouvellement de la fédération canadienne nécessite toutefois la modification de la Constitution canadienne, une loi fondamentale qui relève alors toujours du parlement britannique. Les gouvernements unioniste et libéral participent donc aux négociations entre le gouvernement fédéral et les provinces pour rapatrier la Constitution au Canada, mais les deux paliers de gouvernement ne s’entendent pas sur les conditions du rapatriement.

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