Consigne
Expliquer les changements qu’entraine l’industrialisation sur la production des biens entre 1840 et 1896.
1840 - 1896
Expliquer les changements qu’entraine l’industrialisation sur la production des biens entre 1840 et 1896.
L'industrialisation est tout d’abord un processus économique qui permet, grâce au progrès technologique et au capital, de produire des biens à grande échelle et à moindre coût. De plus, l'industrialisation conduit progressivement une société principalement rurale et agraire à devenir une société urbaine et industrielle.
L'industrialisation introduit de nouvelles méthodes de fabrication des objets. Les petits ateliers d’autrefois qui utilisent des techniques artisanales sont en déclin. Dans ces ateliers, les artisans réalisent toutes les étapes de fabrication d’un produit en s’appuyant sur leur savoir-faire traditionnel. Avec l'industrialisation, la productivité est décuplée dans d’immenses manufactures grâce à la mécanisation et à la division du travail. D’une part, l'industrialisation est caractérisée par la mécanisation, c’est-à-dire la fabrication d’objets à l’aide de machines activées par le charbon et la vapeur qui remplacent les anciennes techniques artisanales. D’autre part, en raison de la division du travail, chaque tâche est segmentée en plusieurs petites étapes. Ainsi simplifiées, ces tâches peuvent être confiées à des travailleurs sans formation spécifique et faiblement rémunérés.
Comprendre ce qu'est le capitalisme industriel.
Identifier les secteurs de production les plus importants au Québec pendant la première phase d’industrialisation.
Même si la société québécoise demeure principalement rurale et agricole, le volume de la production industrielle connait une croissance fulgurante. En 1851, la valeur de la production industrielle totale ne dépassait pas les 600 000 dollars. En 1861, elle atteint 15 millions de dollars et 104 millions de dollars en 1881.
À Montréal, centre de l’industrie et capitale économique du Canada dans la deuxième moitié du 19e siècle, les manufactures tournent à plein régime et produisent une variété sans cesse grandissante de produits. Certains secteurs sont très dynamiques, comme le secteur alimentaire qui se démarque notamment par l’industrie de la farine, du sucre raffiné et de la transformation des produits laitiers. En croissance, les secteurs du cuir (incluant la fabrication de chaussures) et du textile sont ceux qui emploient généralement le plus de travailleurs. À partir des années 1880, c’est l’économie montréalaise qui est responsable de la moitié de la production industrielle du Québec.
Expliquer comment l’industrialisation influence l’occupation du territoire.
L'industrialisation a de profondes conséquences sur l’occupation du territoire. La multiplication des manufactures crée beaucoup de nouveaux emplois dans les villes, ce qui attire une population de plus en plus nombreuse. Cet afflux de personnes dans les centres urbains nécessite la construction de logements et de services publics (égouts, aqueduc, bains publics, etc.). Par conséquent, le territoire urbanisé s’étend et de nouveaux quartiers voient le jour pour accueillir les travailleurs. Ces travailleurs accèdent à leur lieu de travail en marchant puisque les quartiers ouvriers se développent à proximité des usines. Pour faciliter la réception et l’expédition des matières premières et des produits manufacturés, les usines s’implantent près des infrastructures de transport telles que la voie maritime et le réseau ferroviaire.
L'industrialisation et l’urbanisation sont des phénomènes interreliés qui forment les deux conditions nécessaires à la création de la ville moderne. À la fin de la période, en 1891, près du tiers des habitants du Québec vivent en milieu urbain. Les villes grandissent et occupent un espace de plus en plus grand.
Expliquer les liens entre l'industrialisation et le développement des infrastructures de transport.
Au 19e siècle, la Grande-Bretagne a recours à une politique économique protectionniste qui favorise l’achat de produits des colonies britanniques en imposant des taxes sur les importations en provenance des autres pays. En 1846, la Grande-Bretagne change de cap et adopte une loi qui met fin aux taxes sur le blé importé. Cette nouvelle politique de libre-échange désavantage la Province du Canada parce qu’elle se retrouve en compétition directe avec les autres pays pour vendre ses produits au Royaume-Uni, ce qui la force à trouver de nouveaux débouchés commerciaux.
Les colonies britanniques de l’Amérique du Nord et les États-Unis signent un traité de réciprocité qui sera en vigueur de 1854 à 1866. Par cette entente économique, les signataires conviennent de ne pas exiger de taxes d’importation sur les matières premières et les produits agricoles. Ils s’entendent également pour partager leurs zones de pêche dans l’Atlantique et pour circuler librement sur le Saint-Laurent et les Grands Lacs. Ce traité stimule ainsi le développement d’un réseau de transport à l’échelle du continent.
Au Québec et au Canada, en raison de l'immensité du territoire, le train devient le principal moyen utilisé pour le transport des marchandises. Au milieu du 19e siècle, le train et les chemins de fer représentent une véritable révolution. Pour la première fois dans l’histoire, il est possible de transporter des biens et des personnes plus rapidement, sur de longues distances, et ce, même en hiver. Au Canada, le premier service de train est inauguré en Montérégie en 1836 et fait la liaison entre La Prairie et Saint-Jean-sur-Richelieu.
L’année 1852 marque également un tournant avec la fondation du Grand Trunk Railway Company of Canada (compagnie de chemin de fer du Grand Tronc du Canada). En quelques années, ce chemin de fer relie les principales villes canadiennes et américaines.
L’Intercolonial, un autre réseau de chemin de fer achevé en 1876, connecte les provinces maritimes au continent. En 1885, les Canadiens peuvent voyager des provinces maritimes jusqu’à l’océan Pacifique en passant par le chemin de fer Transcontinental.
À Montréal, métropole économique du Canada, les infrastructures de transport se développent sous l’impulsion de l’industrialisation. Avec l’achèvement du pont Victoria en 1859, la ville se trouve reliée au réseau ferroviaire de la rive sud du Saint-Laurent et à plusieurs villes côtières américaines.
Entre 1873 et 1884, des travaux d’agrandissement sont menés au canal de Lachine pour permettre le passage de bateaux plus imposants. Le chenal de navigation du port de Montréal est également approfondi pour accueillir ces navires. Enfin, dans les années 1880, la création d’un système de chemin de fer dans le port de Montréal permet d’acheminer rapidement les marchandises vers leurs destinations.
À la fin du 19e siècle, avec le fleuve Saint-Laurent comme principale porte d’entrée pour les navires, le réseau de chemin de fer permet aux personnes et aux biens d'atteindre n’importe quel endroit en Amérique du Nord.