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Récitus Histoire
Récitus Histoire

1840 - 1896

La première phase d'industrialisation
Économie

1. La première phase d'industrialisation

Consigne

Expliquer les changements qu’entraine l’industrialisation sur la production des biens entre 1840 et 1896.

1.1 LA PRODUCTION INDUSTRIELLE

Source : Lewis Wickes Hine, The Flint Cotton Mill, salle de filage (1912),  Library of Congress, LOT 7479, v. 5, no. 2775. Licence : domaine public.

1.1 LA PRODUCTION INDUSTRIELLE

L'industrialisation est tout d’abord un processus économique qui permet, grâce au progrès technologique et au capital, de produire des biens à grande échelle et à moindre coût. De plus, l'industrialisation conduit progressivement une société principalement rurale et agraire à devenir une société urbaine et industrielle.

L'industrialisation introduit de nouvelles méthodes de fabrication des objets. Les petits ateliers d’autrefois qui utilisent des techniques artisanales sont en déclin. Dans ces ateliers, les artisans réalisent toutes les étapes de fabrication d’un produit en s’appuyant sur leur savoir-faire traditionnel. Avec l'industrialisation, la productivité est décuplée dans d’immenses manufactures grâce à la mécanisation et à la division du travail. D’une part, l'industrialisation est caractérisée par la mécanisation, c’est-à-dire la fabrication d’objets à l’aide de machines activées par le charbon et la vapeur qui remplacent les anciennes techniques artisanales. D’autre part, en raison de la division du travail, chaque tâche est segmentée en plusieurs petites étapes. Ainsi simplifiées, ces tâches peuvent être confiées à des travailleurs sans formation spécifique et faiblement rémunérés.

Consigne

Comprendre ce qu'est le capitalisme industriel.

1.2 LE CAPITALISME INDUSTRIEL

Vérifie tes connaissances

Consigne

Identifier les secteurs de production les plus importants au Québec pendant la première phase d’industrialisation.

1.3 LES SECTEURS DE PRODUCTION

Secteurs de la production manufacturière au Québec, 1871-1891

Les secteurs : Alimentation, cuir, boir, vêtements, équipements de transport, fer et acier, textile, tabac, pâtes et papiers, imprimerie et édition.

Source des données : Paul-André Linteau, René Durocher et Jean-Claude Robert, Histoire du Québec contemporain, tome 1 : De la Confédération à la crise (1867-1929), Montréal, Boréal, 1989, p. 159.

Source du graphique : Service national du RÉCIT, domaine de l’univers social. Licence : Creative Commons (BY-NC-SA).

1.3 LES SECTEURS DE PRODUCTION

Même si la société québécoise demeure principalement rurale et agricole, le volume de la production industrielle connait une croissance fulgurante. En 1851, la valeur de la production industrielle totale ne dépassait pas les 600 000 dollars. En 1861, elle atteint 15 millions de dollars et 104 millions de dollars en 1881.

À Montréal, centre de l’industrie et capitale économique du Canada dans la deuxième moitié du 19e siècle, les manufactures tournent à plein régime et produisent une variété sans cesse grandissante de produits. Certains secteurs sont très dynamiques, comme le secteur alimentaire qui se démarque notamment par l’industrie de la farine, du sucre raffiné et de la transformation des produits laitiers. En croissance, les secteurs du cuir (incluant la fabrication de chaussures) et du textile sont ceux qui emploient généralement le plus de travailleurs. À partir des années 1880, c’est l’économie montréalaise qui est responsable de la moitié de la production industrielle du Québec.

Consigne

Expliquer comment l’industrialisation influence l’occupation du territoire.

1.4 L'INDUSTRIALISATION ET LE TERRITOIRE

Source : Auteur inconnu, Montréal 1892 (1892), Musée McCord, M984.210. Licence domaine public.

1.4 L'INDUSTRIALISATION ET LE TERRITOIRE

L'industrialisation a de profondes conséquences sur l’occupation du territoire. La multiplication des manufactures crée beaucoup de nouveaux emplois dans les villes, ce qui attire une population de plus en plus nombreuse. Cet afflux de personnes dans les centres urbains nécessite la construction de logements et de services publics (égouts, aqueduc, bains publics, etc.). Par conséquent, le territoire urbanisé s’étend et de nouveaux quartiers voient le jour pour accueillir les travailleurs. Ces travailleurs accèdent à leur lieu de travail en marchant puisque les quartiers ouvriers se développent à proximité des usines. Pour faciliter la réception et l’expédition des matières premières et des produits manufacturés, les usines s’implantent près des infrastructures de transport telles que la voie maritime et le réseau ferroviaire.

Vérifie tes connaissances

Texte : Les transformations

Les transformations du sud-ouest de Montréal illustrent bien les conséquences de l'industrialisation sur l’occupation du territoire. L’ouverture du canal de Lachine en 1825 attire un grand nombre d’entreprises, car cette voie de navigation facilite le transport des biens européens vers la région des Grands Lacs, vers le Haut-Canada et vers les États-Unis. Une population nouvelle s’installera alors près des manufactures du canal et fait apparaître des quartiers ouvriers tels que Griffintown, Pointe-Saint-Charles, Saint-Henri, etc. La population de Montréal quadruplera en moins d’un demi-siècle, passant d’environ 57 000 habitants en 1851 à un peu plus de 216 000 en 1891.

En résumé

L'industrialisation et l’urbanisation sont des phénomènes interreliés qui forment les deux conditions nécessaires à la création de la ville moderne. À la fin de la période, en 1891, près du tiers des habitants du Québec vivent en milieu urbain. Les villes grandissent et occupent un espace de plus en plus grand.

Vidéo : L'urbanisation

Consigne

Expliquer les liens entre l'industrialisation et le développement des infrastructures de transport.

1.5 UN RÉSEAU DE TRANSPORT CONTINENTAL

Source : Anonyme, Une frégate britannique entrant dans le port d'Halifax (vers 1830), Bibliothèque et Archives Canada, C-149998, MIKAN 2898825. Licence : domaine public.

1.5 UN RÉSEAU DE TRANSPORT CONTINENTAL

Au 19e siècle, la Grande-Bretagne a recours à une politique économique protectionniste qui favorise l’achat de produits des colonies britanniques en imposant des taxes sur les importations en provenance des autres pays. En 1846, la Grande-Bretagne change de cap et adopte une loi qui met fin aux taxes sur le blé importé. Cette nouvelle politique de libre-échange désavantage la Province du Canada parce qu’elle se retrouve en compétition directe avec les autres pays pour vendre ses produits au Royaume-Uni, ce qui la force à trouver de nouveaux débouchés commerciaux.

Les colonies britanniques de

Source : John M. C. Muir, Représentation d'une poignée de main à la frontière (1878), Bibliothèque et Archives Canada, C-044447, MIKAN 2837720. Licence : domaine public.

Les colonies britanniques de

Les colonies britanniques de l’Amérique du Nord et les États-Unis signent un traité de réciprocité qui sera en vigueur de 1854 à 1866. Par cette entente économique, les signataires conviennent de ne pas exiger de taxes d’importation sur les matières premières et les produits agricoles. Ils s’entendent également pour partager leurs zones de pêche dans l’Atlantique et pour circuler librement sur le Saint-Laurent et les Grands Lacs. Ce traité stimule ainsi le développement d’un réseau de transport à l’échelle du continent.

Au Québec et au Canada, en raison de l'immensité

Source : John Henry Walker, Page couverture de la International Railway and Steam Navigation (1875-1885), Musée McCord, M930.50.8.443. Licence : domaine public.

Au Québec et au Canada, en raison de l'immensité

Au Québec et au Canada, en raison de l'immensité du territoire, le train devient le principal moyen utilisé pour le transport des marchandises. Au milieu du 19e siècle, le train et les chemins de fer représentent une véritable révolution. Pour la première fois dans l’histoire, il est possible de transporter des biens et des personnes plus rapidement, sur de longues distances, et ce, même en hiver. Au Canada, le premier service de train est inauguré en Montérégie en 1836 et fait la liaison entre La Prairie et Saint-Jean-sur-Richelieu.

L’année 1852 marque également

Source : William Notman & Son, Locomotive No 209 "Trevithick" du Grand Trunk Railway (vers 1860), Bibliothèque et Archives Canada, PA-041333, MIKAN 3624485. Licence : domaine public.

L’année 1852 marque également

L’année 1852 marque également un tournant avec la fondation du Grand Trunk Railway Company of Canada (compagnie de chemin de fer du Grand Tronc du Canada). En quelques années, ce chemin de fer relie les principales villes canadiennes et américaines.

L’Intercolonial

Source : Service national du RÉCIT, domaine de l’univers social. Licence : Creative Commons (BY-NC-SA).

L’Intercolonial

L’Intercolonial, un autre réseau de chemin de fer achevé en 1876, connecte les provinces maritimes au continent. En 1885, les Canadiens peuvent voyager des provinces maritimes jusqu’à l’océan Pacifique en passant par le chemin de fer Transcontinental.

À Montréal, métropole économique

Source : William Notman, Structure du tube et échafaudage no 8, pont Victoria, Montréal, QC, 1859 (1859), Musée McCord, N-0000.193.127. Licence : Creative Commons (BY-NC-ND).

À Montréal, métropole économique

À Montréal, métropole économique du Canada, les infrastructures de transport se développent sous l’impulsion de l’industrialisation. Avec l’achèvement du pont Victoria en 1859, la ville se trouve reliée au réseau ferroviaire de la rive sud du Saint-Laurent et à plusieurs villes côtières américaines.

Entre 1873 et 1884, des travaux d’agrandissement

Source : William Notman & Son, Entrée du canal de Lachine, Montréal, QC, vers 1890 (vers 1890), Musée McCord, VIEW-2231. Licence : domaine public

Entre 1873 et 1884, des travaux d’agrandissement

Entre 1873 et 1884, des travaux d’agrandissement sont menés au canal de Lachine pour permettre le passage de bateaux plus imposants. Le chenal de navigation du port de Montréal est également approfondi pour accueillir ces navires.  Enfin, dans les années 1880, la création d’un système de chemin de fer dans le port de Montréal permet d’acheminer rapidement les marchandises vers leurs destinations.

À la fin du 19e siècle, avec le fleuve Saint-Laurent

Source : William Notman & Son, Le vapeur « Berthier » (vers 1900), Musée McCord, VIEW-3628. Licence : domaine public

À la fin du 19e siècle, avec le fleuve Saint-Laurent

À la fin du 19e siècle, avec le fleuve Saint-Laurent comme principale porte d’entrée pour les navires, le réseau de chemin de fer permet aux personnes et aux biens d'atteindre n’importe quel endroit en Amérique du Nord.