Aller au contenu principal
Récitus Histoire
Récitus Histoire

1840 - 1896

L’expansion du Canada
Fédération canadienne

3. L’expansion du Canada

Texte et carte : Après la création de la fédération

Le territoire du Canada en 1867

Le Canada inclut l'Ontario, le Québec, le Nouveau-Brunswick et la Nouvelle-Écosse en 1867. Les territoires en gris foncé sont des possessions du Royaume-Uni.

Source : Service national du RÉCIT, domaine de l’univers social. Licence : Creative Commons (BY-NC-SA).

Texte et carte : Après la création de la fédération

Après la création de la fédération canadienne, le nouveau gouvernement fédéral œuvre pour répondre au besoin économique de créer un marché intérieur dans l’axe est-ouest. Afin d’y parvenir et de consolider l’économie, il mise sur l’agrandissement du territoire, sur la croissance de la population et sur le développement du transport. Comme le territoire du Canada se trouve à l’est du continent, le gouvernement fédéral cherche à étendre son territoire vers l’ouest. L’intérêt pour la colonisation de l’Ouest est aussi stimulé par l’achat de l’Alaska par les États-Unis en 1867. Le Canada craint l’expansion des États-Unis vers le Nord-Ouest et se lance dans une course au territoire.

Consigne 3.1

Décrire comment le gouvernement fédéral favorise le développement de l’ouest du continent.

3.1 LE PEUPLEMENT DE L'OUEST CANADIEN

Source : William Armstrong, Arrivée à Sault-Ste-Marie. Expédition de la rivière Rouge (1870), 1913, Wikimedia Commons. Licence : domaine public.

3.1 LE PEUPLEMENT DE L'OUEST CANADIEN

À l’ouest de l’Ontario se trouve un immense territoire aux ressources considérables. Cette vaste plaine des Prairies offre des centaines de milliers de kilomètres carrés de terres agricoles à cultiver. La Compagnie de la Baie d’Hudson, propriétaire de la Terre de Rupert et du Territoire du Nord-Ouest, deux immenses territoires à l'étendue continentale, songe à les vendre à fort prix aux États-Unis. Londres s’oppose à cette vente et négocie en faveur du Canada. Ottawa en fait l’acquisition en 1869 pour la somme d’un million et demi de dollars. L’achat de ces deux territoires demeure à ce jour la plus grande transaction foncière de l’histoire du Canada.

En 1870, le Canada fusionne ces deux nouveaux territoires et crée les Territoires du Nord-Ouest. À la différence des provinces, ce territoire est entièrement soumis à l’autorité du gouvernement fédéral. Celui-ci délègue une partie de ses pouvoirs à des instances politiques locales, comme l’assemblée législative. Par contre, le gouvernement fédéral demeure en mesure de modifier ou d’annuler les décisions prises par le territoire et il est l’unique responsable de la gestion de ses terres et de ses ressources naturelles.

Carte double h5p

Vérifie tes connaissances

Des mesures pour la colonisation de l'Ouest

Source : John C. Nelson, Plan de la subdivision en sections des terres réservées à la Bande du chef "Papaschase" jusqu’ici connue en tant que Réserve indienne no. 136 à Two Hills près d’Edmonton (1899), Bibliothèque et Archives Canada, MIKAN 4145591. Licence : domaine public.

Des mesures pour la colonisation de l'Ouest

Pour mettre en valeur cette vaste étendue de terre, le gouvernement fédéral instaure des mesures ayant pour objectif de favoriser le peuplement et le développement économique de l’Ouest canadien. La Loi des terres fédérales, qui entre en vigueur en 1872, est la principale initiative prise en ce sens. Cette loi vise entre autres à octroyer gratuitement des terres aux personnes qui souhaitent venir coloniser l’Ouest. En échange d’une terre de 65 hectares (0,65 km2), les colons doivent s’engager à construire une résidence dans un délai de trois ans en plus de défricher et cultiver une certaine superficie à chaque année.

Environ 1 250 000 parcelles de terrains, réparties sur 800 000 kilomètres carrés, sont rendues disponibles aux futurs colons, mais aussi aux compagnies privées. C’est alors la plus vaste grille de parcelles de terrains du monde.

En 1873, le gouvernement fédéral procède aussi à la création du Ministère de l’Intérieur, dont un des rôles sera d’inciter des immigrants à venir s’établir dans l’Ouest. Bien qu’il faille attendre la fin du 19e siècle pour que le développement de cette région démarre véritablement, l’octroi de terres et les politiques d’immigration du gouvernement donneront naissance au siècle suivant à l’une des plus grandes régions productrices de denrées céréalières de la planète.

Consigne 3.2

Identifier une nouvelle province créée en 1870 et deux colonies britanniques qui s’ajoutent au Dominion du Canada en 1871 et en 1873.

3.2 L’ENTRÉE DE NOUVELLES PROVINCES DANS LA FÉDÉRATION CANADIENNE

Le Manitoba à sa création en 1870
Légende : territoires du Nord-Ouest en vert, Manitoba en beigne, colonie de la Rivière-Rouge en rouge et États-Unis en gris.
Source : Service national du RÉCIT, domaine de l’univers social. Licence : Creative Commons (BY-NC-SA).

3.2 L’ENTRÉE DE NOUVELLES PROVINCES DANS LA FÉDÉRATION CANADIENNE

À partir de 1867, le territoire du Canada s’agrandit continuellement par l’adhésion et par la création de nouvelles provinces. Le Manitoba est créé en 1870 par le gouvernement fédéral à partir d’une portion des Territoires du Nord-Ouest. Cette province voit le jour au terme d’une révolte menée par des Métis de la colonie de la Rivière-Rouge dans le but de protéger leurs droits territoriaux et leur culture.

2 images canada

Le territoire du Canada en 1870
De gauche à droite sur la carte : colonie de la Colombie-Britannique (Royaume-Uni), territoires du Nord-Ouest, Manitoba, Ontario, Québec, Nouveau-Brunswick, Nouvelle-Écosse, colonie de l'Île-du-Prince-Édouard (Royaume-Uni), colonie de Terre-Neuve (Royaume-Uni).
Source : Service national du RÉCIT, domaine de l’univers social. Licence : Creative Commons (BY-NC-SA).

2 images canada

Le territoire du Canada en 1871
De gauche à droite sur la carte : Colombie-Britannique, territoires du Nord-Ouest, Manitoba, Ontario, Québec, Nouveau-Brunswick, Nouvelle-Écosse, colonie de l'Île-du-Prince-Édouard (Royaume-Uni), colonie de Terre-Neuve (Royaume-Uni).
Source : Service national du RÉCIT, domaine de l’univers social. Licence : Creative Commons (BY-NC-SA).

La colonie de la Colombie-Britannique

La Colombie-Britannique à son entrée dans la fédération canadienne en 1871
Légende : territoires du Nord-Ouest en vert, Colombie-Britannique en beige, États-Unis en gris, chaine de montagnes Cariboo en rouge.
Source : Service national du RÉCIT, domaine de l’univers social. Licence : Creative Commons (BY-NC-SA).

La colonie de la Colombie-Britannique

La colonie de la Colombie-Britannique, auparavant sous le contrôle du Royaume-Uni, intègre la fédération canadienne le 20 juillet 1871. Pour convaincre la colonie de rejoindre le Canada plutôt que les États-Unis, Ottawa s’engage à la relier au reste du pays par un chemin de fer transcontinental et à absorber sa dette qui s’élève alors à un million de dollars, une somme énorme pour l’époque.

La colonie britannique de l’Île-du-Prince-Édouard 

Le territoire du Canada en 1873
De gauche à droite sur la carte : Colombie-Britannique, territoires du Nord-Ouest, Manitoba, Ontario, Québec, région contestée entre le Québec et Terre-Neuve, Nouveau-Brunswick, Nouvelle-Écosse, Île-du-Prince-Édouard, colonie de Terre-Neuve (Royaume-Uni).

Source : Service national du RÉCIT, domaine de l’univers social. Licence : Creative Commons (BY-NC-SA).

La colonie britannique de l’Île-du-Prince-Édouard 

La colonie britannique de l’Île-du-Prince-Édouard refuse l’offre qui lui est faite de rejoindre la fédération canadienne en 1867 et en 1870. Elle accepte finalement en 1873 afin de se sortir de la lourde dette qu’elle a contracté en finançant la construction d’un chemin de fer à partir de 1871.

Consigne 3.3

Expliquer les conséquences du développement de l’Ouest sur les nations autochtones.

3.3 LA NÉGOCIATION DE TRAITÉS AVEC LES AUTOCHTONES

Source : Peter Rindisbacher, Chasseurs [autochtones] poursuivant le bison, tôt au printemps (vers 1822), Bibliothèque et Archives Canada, MIKAN 2897722. Licence : domaine public.

3.3 LA NÉGOCIATION DE TRAITÉS AVEC LES AUTOCHTONES

Au 19e siècle, les Premières Nations qui vivent dans les plaines intérieures depuis plusieurs millénaires font face à l’intensification des épidémies et à l’épuisement rapide du bison en raison de la colonisation. Dans ce contexte de maladie et de famine, le gouvernement fédéral tente de prendre possession des terres occupées par ces nations autochtones pour assurer l’expansion territoriale du Canada.

Texte et image : En 1871...

Les traités numérotés signés avec les nations autochtones entre 1871 et 1921

1 et 2 (1871), 3 (1873), 4 (1874), 5 (1875 et 1908), 6 (1876-78 et 1889), 7 (1877), 8 (1889), 9 (1905-06 et 1929-1930), 10 (1906), 11 (1921).

Source : Service national du RÉCIT, domaine de l'univers social. Licence : Creative Commons (BY-NC-SA).

Texte et image : En 1871...

En 1871, le gouvernement canadien commence à conclure des « traités numérotés » avec les Premières Nations des plaines intérieures. Ces traités contraignent les nations autochtones à vivre au sein des réserves, ce qui permet au gouvernement fédéral de poursuivre la construction du chemin de fer, l’établissement des colons et le développement de l'agriculture. Bien que certaines nations autochtones refusent de négocier avec le gouvernement canadien, la plupart d’entre elles acceptent de signer les traités et de céder une vaste partie de leurs territoires. Les nations signataires perçoivent ces traités comme un outil qui leur permettra de défendre leurs droits territoriaux et de s’adapter aux bouleversements liés à la colonisation.

Texte et image : Dans leurs négociations

Source : Auteur inconnu, Négociations d'un traité avec les Cris au fort Carlton (16 décembre 1876), Bibliothèque et Archives Canada, MIKAN 3030357. Licence : domaine public.

Texte et image : Dans leurs négociations

Dans leurs négociations avec le gouvernement fédéral, les Premières Nations établissent certaines conditions de leur adhésion aux traités. Par exemple, les Cris acceptent le traité nº 6 à condition de recevoir des ressources financières pour se convertir à l’agriculture ainsi que des médicaments et des provisions alimentaires pour faire face aux épidémies et aux famines. Malgré les obligations légales du gouvernement canadien, les nations autochtones vivant au sein des réserves peinent à obtenir des rations alimentaires et de la nourriture de qualité, ce qui les rend plus vulnérables à la tuberculose. Dans les années 1880, cette maladie est d’ailleurs la première cause de mortalité au sein des populations autochtones de l’Ouest canadien.