Aller au contenu principal
Récitus Histoire
Récitus Histoire

1840 - 1896

La place de l'Église catholique dans la société québécoise
Église catholique

1. La place de l'Église catholique dans la société québécoise

Consigne 1.1

 Constater la croissance de l’Église catholique à partir de 1840 en relevant des faits.

1.1 LES EFFECTIFS RELIGIEUX

1.1 LES EFFECTIFS RELIGIEUX

Source : Auteur inconnu, Groupe de séminaristes et de prêtres (début du 20e siècle), Bibliothèque et Archives nationales du Québec, P60,S1,D1,P135. Licence : domaine public.

1.1 LES EFFECTIFS RELIGIEUX

Source : Auteur inconnu, Groupe de religieuses (vers 1867) copie réalisée pour Mlle Jobin en 1904 (1904), Musée McCord, II-151302.0. Licence : Creative Commons (BY-NC-ND). Licence : domaine public.

Texte et graphique : la seconde moitié

Les prêtres au Québec, 1840-1890

Prêtres en 1840 : 464 ; Prêtres en 1850 : 620 ; Prêtres en 1860 : 948 ; Prêtres en 1870 : 1 412 ; Prêtres en 1880 : 2 102 ; Prêtres en 1890 : 2 091.

 

Source des données : Louis-Edmond Hamelin, « Évolution numérique séculaire du clergé catholique dans le Québec », Recherches sociographiques, vol. 2, no 2, 1961, p. 238, en ligne sur érudit.org.

Source du graphique : Service national du RÉCIT, domaine de l’univers social. Licence : Creative Commons (BY-NC-SA).

Texte et graphique : la seconde moitié

La seconde moitié du 19e siècle est marquée par la croissance du nombre des religieux. Au début des années 1840, l’Église catholique compte des effectifs religieux modestes, surtout lorsqu’on considère l’accroissement de la population dans cette décennie. Ils augmentent rapidement à partir de ce moment.

Mgr Bourget entreprend en 1841 et 1847 des voyages en France afin de recruter des membres de communautés religieuses prêts à venir s’installer au Canada. Ces démarches portent fruit et plusieurs communautés acceptent de prêter main-forte au clergé québécois. L’Église favorise également des fondations locales. On convainc des responsables laïcs d’organisations charitables de se transformer en communautés religieuses. Résultat : le Québec compte plus de 6 500 religieuses à la fin du siècle, alors qu’il n’y en avait que 650 en 1850.

Le territoire de l'Église

Source : Service national du RÉCIT, domaine de l'univers social. Licence : Creative Commons (BY-NC-SA).

Le territoire de l'Église

Le territoire de l'Église catholique s'agrandit et les diocèses se multiplient. Vers 1870, l'Église québécoise est à la tête de plus de 600 paroisses et missions. Les Oblats jouent un rôle important dans cette occupation religieuse du territoire. Ils s'occupent notamment des missions de Haute-Mauricie, du Témiscamingue, du Saguenay et de la Côte-Nord. L'objectif est la conversion des nations autochtones. On veut leur apporter christianisme et civilisation, deux notions que l'on considère alors équivalentes. Enfin, les colons qui s'installent sur de nouvelles terres à défricher sont également pris en charge par l’Église. On inaugure des « ministères de chantiers ». Des prêtres munis de raquettes et de chapelles portatives sont envoyés dans les camps de bûcherons.

Consigne 1.2

Caractériser l’implication de l’Église catholique dans le système d’éducation en s’appuyant sur des faits.

1.2 L'ÉGLISE CATHOLIQUE ET L'ÉDUCATION

Consigne 1.3

Caractériser l’implication de l’Église catholique dans l’aide aux personnes les plus démunies de la société en l’appuyant par des faits.

1.3 L'ÉGLISE CATHOLIQUE DANS LES INSTITUTIONS DE SANTÉ ET DE CHARITÉ

Au 19e siècle, les services sociaux et de santé sont sous la responsabilité d’organisations charitables privées ou religieuses. L’État intervient peu et souvent indirectement en se contentant de participer sous forme de subventions. L’État assure un secours direct à la population seulement en cas de catastrophe comme des épidémies (qui sont nombreuses au 19e siècle). Chez les anglophones, les institutions charitables sont plutôt le fait d’organismes et de groupes de citoyens ainsi que de la générosité financière de la bourgeoisie. Chez les francophones, hôpitaux et hospices sont depuis longtemps gérées par des communautés religieuses féminines.

L'augmentation de la population

Source : Auteur inconnu, Les pensionnaires de Providence du Sacré-Cœur, Saint-André-Avellin (1891), Archives Providence Montréal, M78.38 (22) – AG-Ka2.6. Licence : image utilisée avec la permission des Soeurs de la Providence, tous droits réservés.

L'augmentation de la population

L'augmentation de la population dans les villes accentue des problèmes sociaux qui existaient déjà. Vers 1830, les Sœurs grises ouvrent un Bureau des pauvres et fondent une soupe populaire. À partir de 1844, les Sœurs de la Providence d’Émilie Gamelin s’occupent des démunis.

En 1848, la Société Saint-Vincent de Paul s’implante à Montréal. Elle est chapeautée par des laïcs, mais ce sont des religieux qui s’occupent des tâches et de la gestion quotidiennes.

Certaines communautés religieuses féminines

Source : James George Parks, Vieux réfectoire des hommes, couvent des Sœurs Grises, Montréal, QC, vers 1890 (1889-1894), Musée McCord, MP-0000.2821. Licence : Creative Commons (BY-NC-ND).

Certaines communautés religieuses féminines

Certaines communautés religieuses féminines comme les Augustines de Québec sont également spécialisées dans les soins de santé et s'acquittent de ce rôle depuis les débuts de la colonie.

Les hospices pour femmes, pour vieillards et pour malades chroniques se multiplient. À partir de 1849, les Sœurs de la Charité de Québec s’occupent d’un orphelinat et accueillent les démunis, les personnes âgées, les enfants défavorisés, les malades et les infirmes.

Consigne 1.4

Indiquer des faits qui illustrent la croissance de la pratique religieuse dans les années 1840 à 1896.

1.4 LE RÉVEIL RELIGIEUX

Source : René Sangard, « La Fête-Dieu à Sainte-Cunégonde », Le Monde illustré, vol. 12, no 582, 29 juin 1895, p. 105, Bibliothèque et Archives nationales du Québec, notice 0002748753. Licence : domaine public.

1.4 LE RÉVEIL RELIGIEUX

Un réveil religieux s’opère à partir des années 1840. L’Église catholique entame alors une vaste reprise en main sous la direction du puissant évêque de Montréal, Ignace Bourget. La pratique religieuse se renouvelle. Dans les paroisses rurales, les croix de chemin se multiplient. Les retraites religieuses connaissent une popularité croissante. On renoue avec la pratique du carême, soit une période de jeûne et de prière d’une durée de 40 jours observée avant la fête de Pâques. Les neuvaines, c’est-à-dire des prières à Dieu ou à un saint répétées pendant neuf jours consécutifs dans le but de faire exaucer un souhait ou de rendre hommage, connaissent également un regain. L’Église s’impose comme la principale institution d’encadrement de la vie sociale : elle encadre les pratiques sociales des croyants catholiques de leur naissance à leur mort.

Les efforts de renouvellement de l’Église portent fruit et on observe une montée des vocations. Les recrues sont nombreuses, surtout chez les femmes. Certaines sont attirées par la vie au sein d’une communauté religieuse, ce qui permet à beaucoup d’entre elles de disposer de plus d’autonomie et d’obtenir certaines formes de pouvoir. Ces femmes se dévouent à un idéal religieux et peuvent aussi être enseignantes, infirmières ou s’impliquer dans l’aide offerte aux personnes démunies. Il y a de nouveau un certain prestige dans la vocation religieuse et pour bien des Canadiens français, avoir un prêtre ou une sœur dans sa famille est un véritable honneur.