Intention 1
Définir les deux idéologies qui guident la colonisation de l’Amérique du Nord par la métropole française.
1608 - 1760
Définir les deux idéologies qui guident la colonisation de l’Amérique du Nord par la métropole française.
En 1608, Samuel de Champlain fonde Québec dans les environs de Stadaconé, un village autochtone qui n’est plus occupé par les Iroquoiens du Saint-Laurent depuis leur disparition. Dorénavant, les Français comptent sur ce premier établissement permanent dans la vallée du Saint-Laurent pour intensifier la colonisation de l’Amérique du Nord. La couronne française nomme cette colonie la « Nouvelle-France », un terme qui désigne le territoire occupé par les colons, mais aussi le vaste territoire revendiqué par la France aux 17e et 18e siècles. À cette époque, l’Angleterre, les Pays-Bas, l’Espagne et le Portugal poursuivent aussi la colonisation de l’Amérique, toujours en quête de richesses, de prestige et d’un passage vers l’Asie.
C’est en partie la doctrine économique du mercantilisme qui pousse les puissances européennes à coloniser les continents au-delà des frontières de l’Europe. En effet, le mercantilisme soutient que la puissance d’un royaume se fonde sur les richesses qu’il possède. Selon les principes du mercantilisme, un empire doit entretenir des échanges commerciaux entre sa métropole et ses colonies, qui ne doivent pas faire du commerce avec les autres empires. De plus, les colonies d’Amérique peuvent exporter des matières premières vers l’Europe, mais le mercantilisme préconise que la transformation de ces ressources doit se faire par les artisans de la métropole.
Alors que les Espagnols pillent l’or et l’argent des populations autochtones d’Amérique centrale et d’Amérique du Sud, les Français peinent à trouver des métaux précieux en Amérique du Nord. Cela dit, la Nouvelle-France représente tout de même une potentielle source d’enrichissement pour la France.
Plus spécifiquement, les Français exploitent les ressources naturelles de cette colonie, des ressources qu’ils expédient ensuite vers la métropole pour les transformer et les vendre aux populations européennes. Par exemple, les marchands français acquièrent des peaux d’animaux et des fourrures en Nouvelle-France, mais ce sont les artisans de France qui confectionnent des chapeaux et des vêtements pour en faire le commerce.
Le mercantilisme incite les empires coloniaux à développer des colonies qui ne font pas compétition à leur métropole et qui priorisent l’enrichissement de leur royaume.
Comme tu l’as constaté dans la période précédente, les Autochtones forment des sociétés complexes avec des traditions établies depuis plusieurs millénaires. Même si les Européens reconnaissent que les Autochtones ont des croyances religieuses, ils considèrent ces croyances comme illégitimes et hérétiques. Les religieux catholiques que l’on nomme des « missionnaires » se donnent ainsi pour mission de sauver les Autochtones sur le plan spirituel en les convertissant au christianisme et au mode de vie européen. Cet objectif d’évangélisation témoigne du sentiment de supériorité des Européens, qui pensent que leurs croyances et leurs institutions sont le modèle à suivre pour tous les êtres humains.
L'évangélisation a pour but de transmettre ou d'imposer la religion catholique aux Autochtones. Différents groupes religieux s'installent en Nouvelle-France pour tenter d'atteindre cet objectif.
Pour encadrer l’évolution de la société coloniale française et du territoire qu'elle occupe, la métropole compte sur ses autorités militaires et politiques ainsi que sur des marchands et des communautés religieuses originaires de France. Puisque les marchands exploitent les ressources de la colonie sans contribuer de manière efficace à son peuplement, la couronne française dote la colonie d’un gouvernement royal en 1663.
Le gouvernement royal renforce le pouvoir des autorités coloniales, qui tentent de relancer le peuplement, de diversifier l’économie et de favoriser l’exploration du territoire au-delà de la vallée du Saint-Laurent. Les colons participent à l’occupation et l’exploration de ce territoire qui fait l’objet de plusieurs rivalités, dont la guerre de la Conquête qui oppose la France à la Grande-Bretagne entre 1754 et 1760.