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Récitus Histoire
Récitus Histoire

1608 - 1760

Les changements économiques et territoriaux après 1663
Économie coloniale et gouvernement royal

3. Les changements économiques et territoriaux après 1663

Intention 3

Donner des exemples de diversification économique sous l’administration des intendants et déterminer les changements du commerce des fourrures et son influence sur l’exploration du territoire en Amérique du Nord.

Deux images: Entre 1663 et 1760

Entre 1663 et 1760, la France continue de s’appuyer sur le commerce des fourrures pour assurer le développement économique de la Nouvelle-France. Cela dit, le gouvernement royal multiplie les actions en vue de diversifier l’économie de la colonie. Aux 17e et 18e siècles, les expéditions pour la traite des fourrures conduisent les Français à intensifier l’exploration du territoire dans les régions des Grands Lacs, de la baie d’Hudson et du fleuve Mississippi.

Deux images: Entre 1663 et 1760

Source : John Innes, La Vérendrye, Le point le plus loin du Canada à l'ouest, 1732 (vers 1920-1935), Bibliothèque et Archives Canada, 2950296. Licence : domaine public.

Deux images: Entre 1663 et 1760

Source : Jean-Adolphe Bocquin, Prise de Possession de la Louisiane et du Fleuve Mississippi (vers 1870), Bibliothèque nationale de France, FRBNF40493760. Licence : domaine public.

3.1 LA DIVERSIFICATION ÉCONOMIQUE

Les mesures royales pour diversifier les activités économiques sous l’intendant Jean Talon

Avant l'arrivée de Talon :

  • La productionde blé et de farine pour la consommation et l’exportation
  • Une production artisanale pour les besoins des colons (vêtements et matériaux de construction, etc.)
  • L’échange de produits uniquement entre la France et la Nouvelle-France

Mesures appliquées par Talon :

  • La production de chanvre et de lin pour la fabrication de tissu et l’exportation
  • Une production à plus grande échelle de biens pour l’exportation (un chantier naval qui produit des bateaux, une brasserie qui produit de la bière, etc.)
  • Le commerce triangulaire (Nouvelle-France, Antilles, France

Source : Service national du RÉCIT, domaine de l’univers social. Licence : Creative Commons (BY-NC-SA).

3.1 LA DIVERSIFICATION ÉCONOMIQUE

Entre 1665 et 1672, l’intendant Talon applique des mesures pour diversifier les activités économiques en Nouvelle-France et pour augmenter la production de biens destinés à l’exportation.

Image et texte : Malgré le soutien

Source : C. W. Jefferys, Jean Talon inspecte un chantier naval en Nouvelle-France (date inconnue), Bibliothèque et Archives Canada, 2899646. Licence : domaine public.

Image et texte : Malgré le soutien

Malgré le soutien financier du roi, la plupart des initiatives commerciales du premier intendant n’arrivent pas à répondre à ces objectifs économiques. En effet, la culture du lin et du chanvre ne sera pas suffisante pour produire du tissu, le chantier naval construit quatre embarcations avant de fermer et la brasserie cesse sa production de bière destinée aux Antilles un an après le retour de Talon en France.

Jean Talon et Filles du Roy

Texte et image: Pour diversifier l'économie

Source : François Denis, Vue du Fort Royal de la Martinique dans les Antilles (entre 1750 et 1760), Wikimedia Commons. Licence : domaine public.

Texte et image: Pour diversifier l'économie

Pour diversifier l’économie coloniale tout en enrichissant la métropole, la couronne française encourage aussi les marchands à établir des routes commerciales entre la France, la Nouvelle-France et les Antilles. Pour les marchands venus d’Europe, une expédition commerciale implique désormais deux destinations en Amérique, soit la Nouvelle-France, puis les Antilles. Ces marchands peuvent donc adapter leur navigation au calendrier des saisons afin d’éviter le gel du fleuve Saint-Laurent ainsi que les ouragans de la mer des Caraïbes et de l’océan Atlantique. Entre 1664 et 1674, la France compte sur la Compagnie des Indes Occidentales pour assurer le commerce dans ses colonies américaines ainsi que la traite des esclaves dans ses colonies africaines.

Le commerce triangulaire

Le commerce triangulaire aux 17e et 18e siècles

La Nouvelle-France exporte du poisson, du fer, de la farine, des pois et des fourrures en France.

La France exporte des produits finis (tissus, armes, objets en métal, sel et eau-de-vie) en Nouvelle-France.

La Nouvelle-France exporte du bois, du poisson, de la farine, des pois, des légumes et de la viande dans les Antilles.

Les Antilles exportent du sucre, du café, du rhum et du tabac en France.

Source : Service national du RÉCIT, domaine de l’univers social. Licence : Creative Commons (BY-NC-SA).

Le commerce triangulaire

Au 18e siècle, le commerce triangulaire permet aux colonies françaises de devenir un peu moins dépendantes de la métropole, car elles s’échangent certains surplus comme le bois (Nouvelle-France) et la mélasse (Antilles). Cela dit, la Nouvelle-France et les Antilles demeurent principalement tributaires de leurs exportations de fourrures et de sucre vers la France. Les activités économiques des colonies continuent ainsi d’évoluer sous le mercantilisme, qui a pour but premier d’enrichir la métropole.

Deux images: En parallèle

En parallèle, le gouvernement royal continue ses efforts pour diversifier l’économie de la Nouvelle-France, comme en témoignent les mesures déployées sous l’intendant Gilles Hocquart entre 1729 et 1748. L’intendant Hocquart soutient notamment l’ouverture des forges du Saint-Maurice, le développement du chantier naval royal et l’achèvement du chemin du Roy. Malgré toutes les mesures prises pour assurer la diversification des activités économiques en Nouvelle-France, ce sont les profits du commerce des fourrures qui assurent le fonctionnement de la colonie jusqu’à la fin du régime français.

Deux images: En parallèle

Source : James Pattison Cockburn, Château Richer, Bas-Canada (1829), Bibliothèque et Archives Canada, 2896818. Licence : domaine public.

Deux images: En parallèle

Source : Joseph Bouchette Jr., Les forges, rivière Saint-Maurice (1832), Bibliothèque et Archives Canada, 2837634. Licence : domaine public.

Vérifie tes connaissances

3.2 LA TRANSFORMATION DU COMMERCE DES FOURRURES ET L'EXPLORATION DU TERRITOIRE

Source : Cornelius Krieghoff, Portage (vers 1856), Bibliothèque et Archives Canada, 2896423. Licence : domaine public.

3.2 LA TRANSFORMATION DU COMMERCE DES FOURRURES ET L'EXPLORATION DU TERRITOIRE

Dès l'instauration du gouvernement royal en 1663, les autorités coloniales tentent de reprendre le contrôle du commerce des fourrures, déstabilisé par la chute de la Huronie et la multiplication du nombre de coureurs des bois dans la région des Grands Lacs. Pour encadrer la traite des fourrures, le gouvernement royal institue de nombreuses règles, comme celles présentées dans le tableau.

Tableau et texte : En 1681

Résumé des règles de la traite des fourrures en français moderne et en vieux français

  • 1673 — Interdiction pour les colons de quitter leur maison plus de 24 heures sans permission.
  • 1676 — Interdiction pour les colons de faire la traite des fourrures.
  • 1681 — Mise en place des congés de traite (permis) pour limiter le nombre de personnes qui peuvent faire le commerce de la fourrure.

Source des données : Pierre-George Roy (ed.), Inventaire des insinuations du Conseil souverain de la Nouvelle-France, L’éclaireur, Beauceville, 1921, p. 29, 35 et 48, en ligne sur Bibliothèque et Archives nationales du Québec, notice 0000331612.

Source du tableau : Service national du RÉCIT, domaine de l’univers social. Licence : Creative Commons (BY-NC-SA).

Tableau et texte : En 1681

En 1681, le roi de France adopte un règlement qui oblige les colons à se procurer un permis pour faire des voyages de traite. Ce permis que l’on nomme le congé de traite permet aux voyageurs de quitter la vallée du Saint-Laurent avec des produits européens et de se rendre auprès des nations autochtones pour échanger ces marchandises contre des fourrures. Jusqu’à la fin du régime français, les expéditions commerciales se poursuivent généralement sous le système des congés de traite et des voyageurs, mais certains coureurs des bois continuent leurs activités sans permis. Ceux-ci se rendent parfois dans les Treize colonies pour échanger des fourrures aux marchands anglais de manière clandestine.

Genially sur les acteurs du commerce des fourrures

Texte et image : Aux 17e et 18e siècles

L'exploration du territoire par les Français aux 17e et 18e siècles

  • Les zones de peuplement des Français sont représentées par des ovales turquoise entourées de pointillés.
  • L'icône de poisson représente les établissements de pêche.
  • Les étoiles représentent des forts et des postes de traite.
  • Les lignes rouges représentent les trajets des explorateurs. 

Source : Service national du RÉCIT, domaine de l’univers social. Licence : Creative Commons (BY-NC-SA).

Texte et image : Aux 17e et 18e siècles

Aux 17e et 18e siècles, les expéditions commerciales et l’expérience des coureurs des bois et des voyageurs permettent aux Français d'intensifier l’exploration du territoire à l’ouest du lac Huron. Dès les années 1650 et 1660, des explorateurs se rendent aux lacs Supérieur puis Michigan, où ils établissent des relations avec les nations autochtones qui occupent ces territoires. Dans les décennies suivantes, des explorateurs se rendent jusqu’à la baie James en empruntant le lac Mistassini et la rivière Rupert ou en contournant le Labrador. Certaines expéditions se rendent même jusqu’au golfe du Mexique en empruntant la rivière Illinois et le fleuve Mississippi. Par exemple, René-Robert Cavelier de La Salle explore cette région et prend possession au nom du roi de France du territoire qui deviendra la Louisiane en 1682.

Carte et texte : À partir des années 1670

La création de la Compagnie de la Baie d’Hudson

Médard Chouart des Groseillers et Pierre-Esprit Radisson proposent au roi de France la création d'une compagnie pour organiser le commerce des fourrures dans la région de la baie d'Hudson. Après le refus du roi de France, les deux commerçants explorateurs obtiennent l'appui du roi d'Angleterre avec l'aide du prince Rupert. La compagnie est fondée le 2 mai 1670.

Source : Charles Walter Simpson, Le prince Rupert lisant la charte octroyée le 2 mai 1670 aux dirigeants de la Compagnie des aventuriers faisant du commerce dans la baie d'Hudson (1928), Bibliothèque et Archives Canada, 2896929. Licence : domaine public.

Carte et texte : À partir des années 1670

À partir des années 1670, les autorités coloniales demandent aux militaires de suivre les trajets des explorateurs pour prendre possession des territoires autochtones au nom du roi de France. Pour ce faire, les Français construisent des forts qui assurent la protection des colons et des postes de traite ou se déroulent les échanges avec les Autochtones. Jusqu’au milieu du 18e siècle, la construction de forts dans la région des Grands Lacs et en Louisiane permet à la Nouvelle-France d’accroitre son influence politique et économique sur ces territoires ainsi que de restreindre l’expansion des Treize colonies vers l’ouest de l’Amérique du Nord.